Que la Fast commence !
Pour la rentrée, la direction a prévu d’étendre la méthode Agile à de nouvelles directions. Après l’informatique, c’est au tour des 4500 salariés de l’ingénierie du Technocentre de subir les « changements disruptifs » vantés par Bolloré. Son objectif avec le programme Fast de déploiement de la méthode Agile : réduire le cycle des projets de 5 à 3 ans et les coûts fixes de 5% par an. Tout cela avec au mieux le même nombre de salariés. Fastoche.
Cours Forrest
En plus du travail supplémentaire, il faut désormais aussi assimiler toute la novlangue Agile avec ses anglicismes. En revanche, on comprend clairement le sens des « sprints » de quinze jours pour accélérer les projets, tout comme celui des « points quotidiens » qui vont permettre de s’infliger un coup de pression tous les matins.
Le grand blabla
Pour faire passer la pilule de la méthode Agile, Renault s’efforce de nous convaincre que celle-ci serait le résultat d’une « co-construction » de chefs et de salariés à travers « 40 séminaires et ateliers ». Un « grand débat » façon Renault, où tout le monde est invité à s’exprimer… à condition d’être d’accord avec la proposition de la direction.
Choc de complification
Dans le cadre de la convergence entre Nissan et Renault et pour faciliter la vie des salariés, les noms des projets ont été modifiés. Le résultat dépasse les espérances, comme on peut le voir avec le projet B52 (Sandero) qui devient X12345/HTB ! On ne doute pas qu’une telle uniformisation va faciliter la vie.
Elior et d’argent
Suite à l’appel d’offre pour la restauration des sites Renault, la direction avait annoncé qu’elle augmenterait la part patronale d’un euro par repas et par personne en vue d’améliorer la qualité. Comme souvent, il y a loin de la coupe aux lèvres : depuis le mois d’août la queue aux cantines est toujours aussi longue, et la qualité ne s’est pas arrangée. Par contre, les tarifs sont toujours à la hausse.
Pas en notre nom
Renault aime la démocratie interne, sauf quand il s’agit des prendre des décisions sur les salaires ou les alliances avec Fiat. Même pour le nom du nouveau bâtiment, le vote est balisé par une liste prédéfinie : de Supernova à Odyssée en passant par E-car, on ne fait pas dans la modestie ! Pourquoi ne pas appeler ce bâtiment « Carlos Ghosn », en référence au Icare de l’Alliance qui, comme dans la légende, s’est grillé à force de vouloir voler trop haut ?
Cash misère
Malgré un milliard de bénéfices au premier semestre, les résultats financiers de Renault sont en baisse, et le Free Cash Flow est même passé en négatif. Résultat : une politique d’austérité pour réduire les frais de fonctionnement et les investissements, et des salariés qui risquent d’être privé de prime d’intéressement l’an prochain, celle-ci étant indexée sur le FCF. Plutôt que de se battre pour redresser le Free Cash Flow, il vaudrait mieux se battre pour augmenter les salaires.
Rouvrez le ban
A Lardy, la direction pensait annoncer en catimini la fermeture des bancs monocylindre du L16 avant les vacances. Mais les salariés travaillant sur ces bancs ou sur d’autres bancs d’essais ont commencé à réagir et à signer une pétition, obligeant la direction à modifier sa com’. Ce n’est qu’un début….
Voitures sans usine
Alors que Renault sort la Clio 5, celle-ci ne sera pas produite à Flins. Une menace supplémentaire sur l’usine, où l’équipe de nuit a été supprimée et de nombreux intérimaires congédiés. Quant à Renault Douai, la direction vient de supprimer les 2×8 et l’équipe qui reste doit faire 60 véhicules/heure au lieu de 35. C’est surement ça l’usine du futur.
Presse people
Les restructurations de l’industrie automobile ne touchent pas que la France. Nissan a annoncé cet été la suppression de plus de 12500 postes, en vue « d’améliorer ses performances ». Une annonce qui a fait à peine quelques lignes dans les médias. 12500 salariés mis à la porte, ça émeut moins les éditorialistes qu’un seul Ghosn qui perd son poste.
Salarié à jeter après usage
Les prud’hommes du Havre viennent de condamner Renault pour licenciement abusif. La direction avait mis à la porte un salarié sans avertissement, au prétexte que ses absences entraînaient une « désorganisation du travail ». Celui-ci a porté plainte : ses arrêts-maladie, dont une opération, étaient dus à une tendinite provoquée par l’usure au travail. Ce qui désorganise le travail, ce sont les cadences insoutenables.
Hiroto stop
Le PDG de Nissan, Hiroto Saikawa, avait décidément beaucoup appris de son ancien mentor Carlos Ghosn. Après avoir été épinglé lui aussi par une enquête interne pour une sur-rémunération, le voilà qui démissionne à son tour de Nissan sous la pression des cabinets de conseil des actionnaires de Nissan. La gouvernance modèle continue !