Le cadeau de Noël de la DRH
Chaque salarié de l’Ingénierie/Tertiaire a reçu un mail de la DRH France l’informant si son emploi est « éligible aux mesures de la RCC » (Rupture Conventionnelle Collective) et s’il peut « bénéficier de mesures https://www.etincelle-technocentre.org/wp-content/uploads/etincelle_TCR_2020_12_15.pdfd’accompagnement pour quitter l’entreprise ». Quelle chance vu la situation économique générale ! Les salariés éligibles sont désormais sur un siège éjectable. En leur envoyant ce mail juste avant Noël, la DRH tenait surement à ce qu’ils « bénéficient » de bonnes fêtes de fin d’année. Comme s’il y avait besoin de ça.
Reçu 4 sur 5
La direction de l’établissement veut prolonger le chômage partiel les vendredis jusqu’au 16 février 2021, date de la fin de l’état d’urgence sanitaire. Sont concernés les 9141 salariés Renault du Technocentre, exceptés les activités et projets critiques. Personne ne proteste contre un week-end de trois jours. Mais c’est toujours l’Etat et les salariés, avec leurs congés, qui le financent. Tandis que Renault réduit de 20% sa masse salariale, la charge de travail sur certains projets reste forte, jusqu’à devoir faire en 4 jours le travail de 5. L’état d’urgence sanitaire a bon dos.
Un style Direccte
Le ministère du travail, par la voix de la DIRECCTE (Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi) autorise Renault à avoir recours à la fois au chômage partiel (financé par l’Etat) et à une Rupture Conventionnelle Collective (avec 1900 suppressions d’emplois). Dire que des naïfs pensaient que le chômage partiel permettait d’éviter les suppressions d’emplois.
Concerto en re mineur
Le TCR devait s’appeler « e-TCR » suite aux travaux de rénovation. Mais avec l’arrivée de De Meo et de Le Borgne, le Technocentre doit s’intégrer dans la Re-naulution. Après la Re-Factory de Flins, voici le « Re-TCR ». C’est la com’ qui fait de la Re-tape.
Renauduction des coûts
La Renaulution a encore frappé : le Re-TCR ne comprendrait plus que des bureaux partagés. Adieu le poste de travail personnel. Cela correspondrait mieux soi-disant aux nouveaux modes de travail… et surtout à « la nécessité pour l’entreprise de réduire ses coûts fixes, notamment ses coûts d’immobilier tertiaire ». La lutte matinale pour trouver un bureau libre risque aussi de devenir un sport national. D’autant plus qu’il est prévu un nombre de postes de travail inférieur à celui des salariés présents sur site. C’est ce que la direction appelle « offrir le meilleur environnement de travail ».
Valley de larmes
Avec un TCR dépeuplé de ses salariés par le télétravail, le chômage partiel et les suppressions de postes, la direction espère bien faire des économies d’infrastructures. À commencer par Odyssée, dont la construction à côté du Design avait été lancée avant le Covid, et qui devrait être loué. Ce bâtiment deviendrait un « incubateur dans le cadre du projet Silicon Valley à la française » ! Faut-il y voir une sorte de couveuse pour projets prématurés ? Quant aux salariés Renault qui resteront, ils seront regroupés à la Ruche où ils pourront profiter du manque de bureaux, désormais partagés, qui sont la marque de fabrique du site. Cette Odyssée commence bien à ressembler à un voyage long et aventureux.
L’écosystème D (Meo)
Luca De Meo veut transformer le Technocentre en « écosystème », c’est-à-dire l’ouvrir à des partenariats avec d’autres sociétés qui pourraient s’y implanter. C’est aussi le cas de Renault Flins. Les 3000 emplois promis par De Meo en 2030 pour la Re-factory de Flins comprennent donc ceux des futurs partenaires extérieurs, et échapperont largement aux salariés Renault dont les postes vont être supprimés. L’écosystème de De Meo, c’est un site industriel ou d’Ingénierie/Tertiaire qui n’est pas composé que par des salariés Renault. C’est donc moins d’emplois Renault pour faire plus de marge. Bref, un écosystème surtout financier.
Compte à rebours
Pour beaucoup d’ETAM en télétravail, ne pas être présent sur site c’est aussi voir son compte Horaire Variable bloqué, même s’ils dépassent leur horaire normal. Et pour ceux dont le compte est négatif, il est impossible de l’incrémenter alors que le couperet du 31 décembre et de ses retenues sur salaire approche. Le télétravail, ce sont les inconvénients du pointage sans les avantages.
Péril jaune et cinquième colonne
La direction du Produit a organisé une conférence zoom sur« l’arrivée des véhicules chinois en Europe » qui serait marquée par des marques encore inconnue{“type”:”block”,”srcClientIds”:[“d68553ac-c440-491c-a116-6fb06c1f17d0″],”srcRootClientId”:”f49c4a85-66d8-4f17-98e9-c983a605d0b5″}s partant à la conquête des clients européens. Face à cette concurrence, il faudrait que la « forteresse Renault », qu’est censé devenir l’Ingénierie/Tertiaire à moitié vidé de ses salariés et de ses activités, se défende. Bon courage.
Brutes de fonderie
Le groupe Liberty veut fermer la Fonderie du Poitou Fonte, près de Châtellerault, d’ici l’été 2021. Renault, son client unique, a décidé de se fournir en Espagne. 292 salariés mis sur le carreau au nom de la réduction des coûts : c’est la Renaulution en marche.