Mercredi 20 mars 2013 à 9h, la grève est partie spontanément à l’atelier peinture de l’usine.« Les travailleurs ont cessé le travail, en apprenant les dispositions du nouvel accord d’entreprise qui doit être signé le 31 Mars », a dit un manifestant.
Les employés de Dacia exigent uneaugmentation de salaire de 25 % alors que Dacia ne veut céder que 5 %, soit moins que l’inflation (+5,4 % en 2012). A Dacia, le salaire minimum garanti pour un travailleur qualifié est de 1918 leus (monnaie roumaine), soit 430 euros bruts. Le salaire moyen tourne autour de 3700 leus brut/mois, soit 2.600 leus net (585 euros).
Après l’Espagne et la France, Renault veut un accord de compétitivité en Roumanie
La grève a démarré en pleine négociation sur un accord collectif commencée à la fin de Février, qui modifie notamment le régime des heures supplémentaires et des congés, et augmente les cadences.
Les ouvriers de Pitesti ne veulent plus être traités « comme des esclaves »
Les employés de l’usine Dacia de Mioveni, près de Pitesti, protestent car ils ne sont pas payés correctement et en plus, ils sont traités comme des « esclaves ». Leurs revendications salariales ne sont pas prises en compte dans les négociations alors qu’on leur demande de travailler plus.
tambours et des vuvuzela, accusant la direction de refuser de les recevoir, de dégrader les conditions de travail et de multiplier les contrôles d’alcooltest.
«Respectez nous. Traitez-nous comme le peuple. Nous sommes contrôlés aux entrées comme des voleurs », a dit une travailleuse.
Un autre salarié dénonce l’augmentation des cadences. « Nous perdons des vacances et des primes.Donnez-nous de l’argent et des droits, et nous reprendrons le travail. Sortir une voiture toutes les 40 secondes ! Vous vous rendez compte à quelle vitesse nous travaillons ici ?», répète-t-il.
« On est mieux payés au Maroc. La cadence devrait être d’une minute ou une minute et demie, mais pas de 40 secondes. Pitesti va devenir une prison avec un tel programme. Nous voulons travailler, mais pas au point de l’esclavage », a déclaré ce travailleur.La direction a aussitôt déclaré cette grève illégale et engagé des poursuites contre des grévistes.
Suspension de la grève
Jeudi 21 mars, la direction de Dacia et le Syndicat Automobile Dacia (SAD) ont convenu de poursuivre les négociations seulement si le travail reprenait et que la production redevenait normale.
Les grévistes ont repris le travail après avoir obtenu l’assurance que les négociations entre syndicat et employeur reprendraient la semaine prochaineen présence de représentants des salariés.
Il y aurait eu jusqu’à 5000 grévistes sur les 11000 salariés travaillant sur le site.
Il s’agit de la deuxième manifestation spontanée à l’usine de Pitesti dans les trois derniers mois.À la mi-Décembre, l’usine de Dacia a connu une autre manifestation spontanée pour le paiement de deux jours non travaillés fixés les 3 et 4 Janvier. Le conflit a duré un jour.
Selon les derniers chiffres officiels, les ventes de Dacia sont très bonnes. Au cours des deux premiers mois de cette année, 41.000 voitures ont été immatriculées Dacia, en hausse de 12% par rapport à la même période de l’an dernier, tandis que les ventes des autres marques ont diminué d’environ 10%.