Des employés de PSA, mais aussi d’ArcelorMittal ou Continental, se sont rassemblés porte de Versailles avant la grande manifestation prévue cet après-midi par la CGT. Des heurts ont éclaté avec les CRS, dont 4 ont été blessés.
Environ deux mille personnes ont pris part mardi matin au Mondial de l’automobile à Paris à une manifestation pour la défense de l’emploi, marquée par des incidents qui ont fait quatre blessés légers chez les forces de l’ordre, selon la préfecture de police. Des salariés d’une vingtaine d’entreprises connaissant ou ayant connu des difficultés, dont PSA, se sont rassemblés pour protester contre les licenciements, alors que le chômage est au plus haut et que les annonces de plans sociaux se succèdent. CGT en tête, ils ont voulu pénétrer dans l’enceinte de l’exposition aux cris de “on va rentrer, on va rentrer, aucune usine ne doit fermer” mais en ont été empêchés par les forces de l’ordre, qui ont une première fois fait usage de gaz lacrymogène.
Des manifestants se sont ensuite mis à lancer sur elles divers projectiles, dont des pavés et des plantes déracinées des jardinières aux alentours. Les forces de l’ordre ont alors de nouveau tiré des gaz et avancé, tandis que les protestataires reculaient. Quatre gendarmes ont été blessés dans ces échauffourées, selon la police qui a précisé n’avoir procédé à aucune interpellation. Peu après, des responsables CGT ont appelé les personnes présentes à quitter les lieux pour rejoindre une manifestation, pour la défense de l’emploi et de l’industrie, entre la place d’Italie et Montparnasse. Ce défilé est organisé par la CGT dans le cadre d’une journée de mobilisation organisée par la CGT ce mardi dans huit villes, dont Paris.
Poutou : “le gouvernement veut nous intimider”
Outre PSA, des salariés de Faurecia, ArcelorMittal, Goodyear, Continental, Sanofi, 3 Suisses, Fralib, et Samsonite notamment s’étaient donné rendez-vous et ont été rejoints par des dirigeants de petites et moyennes entreprises, las de leurs difficultés et de l’attitude des banques. Parmi les manifestants, figuraient aussi une vingtaine de Licenci’elles, ex-3Suisses, se voulant apolitiques et sans étiquette syndicale.
L’une d’elles, Séverine Perdereau, a souligné que cela avait été “une évidence” de venir devant cette “vitrine de la technologie” pour participer à un mouvement général, “car on se bat pour la même chose: sauver l’emploi”. “On a décidé de se battre, de faire front commun face à nos patrons”, avait pour sa expliqué mardi matin Jean-Pierre Mercier, délégué de la CGT de PSA Aulnay. Tout en dénonçant les “patrons casseurs” (d’emploi), le syndicaliste avait aussi souligné que la manifestation avait valeur de “message au gouvernement, pour lui dire qu’il a une responsabilité politique dans les licenciements”. “On est écoeuré”, a-t-il dit après les incidents. “Face à des ouvriers qui manifestent dignement, le gouvernement envoie les CRS. Le vrai boulot, c’est de les envoyer au Medef”, a-t-il ajouté.
Présent sous la bannière de la CGT Ford Blanquefort (près de Bordeaux), le candidat du NPA à l’élection présidentielle Philippe Poutou a également dénoncé les événements: “le gouvernement veut nous intimider”, a-t-il estimé.