« Pas de bagnoles sans nous ! » Entre 200 et 300 salariés de l’automobile ont manifesté ce jeudi devant le Mondial de Paris pour dénoncer le revers des efforts de productivité demandés aux salariés, la «casse de l’emploi» et un quotidien «sans paillettes».
Par crainte de débordements, comme en 2012, un important déploiement policier protégeait l’entrée du salon et à 11h30, l’entrée principale a été fermée. Vers 12h quelques fumigènes ont été allumés par les manifestants qui scandaient «pas de bagnoles sans nous» en se rapprochant des forces de l’ordre. Des métallos du Nord, des salariés de Renault, de PSA mais aussi d’ArcelorMittal et Altia ont pris part à ce rassemblement organisé par la fédération CGT métallurgie.
Quelques photos…
Manifestation
La plupart devaient ensuite rejoindre la manifestation organisée à Paris par la CGT pour la défense de la Sécurité sociale. «Ce salon est une vitrine pour les constructeurs. Nous, on veut raconter le quotidien des salariés, c’est pas des paillettes, ce sont des salaires gelés par les accords de compétitivité, des pertes d’emploi massives et des conditions de travail dégradées», a expliqué Denis Bréant, responsable du secteur auto à la CGT.
La filière a perdu «plus de 50.000 emplois depuis 2007», dit-il en soulignant que «les dividendes sont eux en hausse». Il a fustigé aussi tous les «allégements donnés au patronat» ainsi que le crédit d’impôt compétitivité «qui est utilisé pour financer des plans sociaux et la casse de l’emploi».
« Ils vident les usines »
Chez PSA, «ils vident les usines», «nous avons perdu 24.000 emplois en douze ans dans les usines et centres de recherche», a affirmé Jean-Pierre Mercier, ancien représentant CGT de l’usine fermée d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), désormais à Poissy (Yvelines). L’accord de compétitivité signé il y a un an chez PSA par une majorité de syndicats est, selon lui, «une catastrophe» et «notre pouvoir d’achat s’est effondré».
Chez Renault, où l’accord de compétitivité a été signé en mars 2013, «8.000 personnes seront parties d’ici 2016, entre guillemets “volontairement”». «On subit nous aussi des salaires figés et une grosse dégradation des conditions de travail», déplore Laurent Moity, délégué du personnel au centre d’ingénierie de Lardy (Essonne). «Après 30 ans de course au rendement, on ressent qu’on ne veut plus de nous, les salariés français.»
20 minutes (avec AFP) – 16 octobre 2014