Pris les doigts dans le pot de confiture ! Suite aux révélations de l’Agence de protection de l’environnement aux États-Unis, le groupe Volkswagen a dû reconnaître la fraude. Onze millions de ses véhicules diesel dans le monde ont été programmés pour diminuer les émissions polluantes lors des tests d’homologation. Mais, sur la route, ces modèles émettraient jusqu’à 35 fois plus de gaz polluants.
Le patron de Volkswagen, qui a depuis démissionné, a prétendu ne pas être responsable de cette fraude gigantesque. Pas vu, pas pris. Il pourrait partir avec 60 millions d’euros, après avoir empoché pendant des années un salaire annuel de 15 millions d’euros. Les travailleurs licenciés pour faute, mis sur la paille sur la base d’un simple soupçon, apprécieront la clémence patronale quand il s’agit d’un des leurs.
Un scandale chasse l’autre
Volkswagen n’est pas le seul à jouer avec les normes. Ce sont tous les constructeurs, y compris français, qui « optimisent » le passage des tests. Autrement dit, qui mettent en place des dispositifs pour diminuer les émissions polluantes lors des tests d’homologation sans se préoccuper de les diminuer lors de l’utilisation normale des véhicules, où les niveaux de pollution sont explosés. Quitte à ce que nos poumons et l’environnement en payent le prix.
Les patrons de l’automobile ne sont pas seuls à tricher. C’est dans l’ensemble de l’économie capitaliste que le mensonge est généralisé. C’en est même le b.a.-ba. Des lasagnes à la viande de cheval au médicament assassin Mediator en passant par les prothèses PIP, le patronat triche partout. Sans oublier la fraude fiscale et la longue liste des scandales financiers où, quand il y a un responsable, c’est le trader Kerviel que la Société Générale sacrifie pour sauver le système qu’il représente.
Les premières victimes de cette irresponsabilité sont les travailleurs. Combien de travailleurs morts à cause de l’amiante, alors que ses dangers étaient connus et minimisés par le patronat et les gouvernements ? Quand le danger ne peut plus être nié car l’accident a eu lieu, comme après l’explosion de l’usine AZF de Toulouse, c’est toute la puissance d’un groupe comme Total, avec son armée d’avocats, qui est mise en branle pour disculper l’entreprise.
Le mensonge est aussi utilisé pour duper les travailleurs quant aux véritables projets des patrons. Quand un syndicat a révélé le projet secret de fermeture de l’usine PSA Aulnay, la direction a nié pendant un an… avant de le mettre en œuvre.
Les irresponsables aux manettes
À chacun de ces scandales, les autorités mettent l’accent sur l’immoralité de quelques responsables. Certes. D’autant que ce sont les mêmes qui nous vantent les mérites de leur économie dite « de marché », de leur économie d’exploiteurs et de profiteurs, où la morale n’a jamais lieu d’être.
Tous les coups sont permis pour emporter des parts de marché… à condition de ne pas se faire prendre. Le but est évidemment de dégager un profit maximum pour satisfaire les actionnaires. L’autre levier est la réduction des coûts, avec forcément des économies sur la qualité des produits, la sécurité, les conditions de travail, les salaires et l’emploi, ainsi que sur l’environnement. Les réglementations existantes n’enlèvent rien au fait que les patrons restent bien les maîtres incontrôlés dans leurs usines.
Le scandale Volkswagen n’est qu’un exemple des fraudes mises en œuvre par les grands groupes capitalistes dans leur course au profit. Une course folle où, mis à part la petite minorité de grands bourgeois, nous sommes tous perdants… jusqu’à ce que nous décidions de renverser ce système malade et ceux qui le représentent.
Editorial des bulletins d’entreprise du 28 septembre 2015