Le Premier ministre Édouard Philippe, nommé par Macron, vient de former le gouvernement : un état-major renouvelé… dans le but de poursuivre l’offensive patronale. Macron jouait les « antisystème », le voilà qui aligne une brochette d’énarques, de vieux routiers de la politique prêts à retourner leur veste et de dirigeants d’entreprises. À commencer par Édouard Philippe lui-même, qui cumule les trois.
La ministre des Transports, Élisabeth Borne, était PDG de la RATP. Son bilan 2016 : le gel des salaires et 432 emplois supprimés en vue de l’ouverture à la concurrence.
Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, est le directeur de l’Essec, une école de commerce où les futurs cadres dirigeants apprennent à licencier et pressurer les salariés. Ancien directeur de l’enseignement sous Sarkozy, il s’y connaît en coupes budgétaires et suppressions de postes.
Le MEDEF au ministère du travail
Quant au ministère du Travail, il est confié directement au Medef. La ministre, Muriel Pénicaud, ancienne DRH de chez Danone où elle a supprimé 900 emplois, ancienne administratrice d’Orange au moment des réorganisations qui ont provoqué de nombreux suicides, cumulait jusqu’à sa nomination les mandats d’administratrice d’Aéroports de Paris, d’administratrice à la Fondation Bettencourt-Schueller, de directrice générale de Business France et de membre du conseil de surveillance de la SNCF. Son directeur de cabinet, Antoine Foucher, était, lui, directeur général adjoint du Medef jusqu’en 2016.
Plutôt qu’une « société civile », c’est donc bien une marche militaire anti-sociale qui se met en place, avec des généraux aguerris issus directement des rangs du patronat. Le premier front, ce sera le Code du travail, avec pour objectif d’aller plus loin encore que la loi El Khomri, afin de laisser le champ libre au patronat pour supprimer des emplois, baisser les salaires, dégrader les conditions de travail. Dans l’arsenal également, une hausse de la CSG, pesant sur les salaires et les retraites, déjà insuffisants.
Pas d’état de grâce
Pendant que le gouvernement aiguise ses armes, le patronat est déjà sur le champ de bataille. Ford annonce la suppression de 20 000 emplois dans le monde pour « rassurer les actionnaires », ce qui renforce la menace sur les 1 000 de Blanquefort, dont fait partie Philippe Poutou. Il y a aussi Vivarte, Tati, Mim, Whirlpool et bien d’autres.
Les 300 salariés de GM&S, un sous-traitant de PSA et Renault dans la Creuse, se battent depuis plusieurs mois contre la fermeture annoncée et menacent de faire sauter leur usine. Voyant venir les élections législatives, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a récupéré la promesse des deux donneurs d’ordres d’augmenter leurs commandes et de prolonger ainsi la survie de l’usine. Mais pour combien de temps ? Les ouvriers ont tout intérêt à rester mobilisés tant qu’ils n’ont pas de réelles garanties sur le maintien de tous les emplois. Le rassemblement auquel ils ont appelé mardi 16 mai et auquel ont participé près de 2 000 travailleurs et soutiens est une idée à reprendre. Son succès n’est sans doute pas pour rien dans l’empressement du nouveau gouvernement à afficher une promesse de solution, toute provisoire soit‑elle.
Car c’est ce que le patronat et le gouvernement craignent avant toute chose : voir les travailleurs de différentes entreprises regrouper leurs forces. C’est donc cet objectif qu’il faut nous donner.
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