Faire de la grève du 10 octobre une étape vers le “tous ensemble”

En déplacement en Corrèze, Emmanuel Macron s’est quelque peu fait chahuter par les ouvriers de GM&S, un sous-traitant de l’automobile de la région, frappés par un plan de 157 licenciements. Il n’a rien trouvé de mieux à déclarer que plutôt que de « foutre le bordel », ces manifestants feraient mieux d’aller chercher un emploi.

Début septembre, face aux premières manifestations contre ses ordonnances modifiant, au profit des patrons, le code du travail, il avait déjà traité les manifestants de « fainéants », « extrémistes » auxquels il ne céderait rien. Bref, il suffit qu’on descende dans la rue pour que Macron ne se tienne plus et affiche ouvertement sa morgue de président des riches.

C’est qu’on est dans la bonne voie et qu’il est bien temps pour les travailleurs de « foutre le bordel » (pour reprendre le langage présidentiel) dans les projets du gouvernement et du patronat.

Amplifier la riposte

On a déjà commencé avec les manifestations des 12 et 21 septembre. On va continuer cette semaine avec les grèves et manifestations du mardi 10. Et ce n’est que le début.

Car pour les riches, Macron déplie le tapis rouge. Suppression de l’ISF et remplacement par un simple impôt sur l’immobilier. Après un tollé sur les yachts qui devaient aussi échapper à l’impôt sur la fortune, ceux-ci resteront peut-être soumis à une petite taxe. Mais ces baisses d’impôts sur la fortune devraient faire plus de 3 milliards de pertes pour l’État. Quand il s’agit de faire des cadeaux aux riches, on n’entend plus parler du déficit public. Par contre, il y avait urgence à réduire les APL !

Les ordonnances sur le Code du travail, c’est déjà plus de liberté pour les patrons pour licencier et pour passer outre les quelques protections prévues par le Code du travail.

Et le gouvernement n’entend pas en rester là : pour les prochaines semaines il annonce déjà d’autres attaques sur l’Assurance chômage et la Sécurité sociale, la hausse de la CSG, etc.

Rien à attendre des parlottes

Passons sur les négociations qui commenceraient jeudi sur ces sujets, où le gouvernement a déjà bouclé ses plans. Certaines directions syndicales se prêteront peut-être au jeu, voire trouveront qu’il y a du bon dans les réformes de Macron. Comme Mailly le disait au sujet des ordonnances. Mal lui en a pris, puisque bien des militants syndicaux de Force Ouvrière l’ont désavoué et ont participé aux manifestations. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a rien à attendre de ces discussions dans les ministères.

La journée du 10 octobre nous concerne tous

Ce mardi 10 octobre, tous les syndicats de la Fonction publique appellent à la grève, notamment sur la question des salaires bloqués et des 120 000 suppressions de postes annoncées par Macron.

Les directions des confédérations se sont refusées à faire de cette journée une journée de mobilisation pour tous les salariés. Mais dans plusieurs entreprises des militants ou structures syndicales ont appelé à y participer, au-delà des seuls agents publics.

Salaires, suppressions d’emplois, cela nous concerne tous. Toutes les attaques du gouvernement et du patronat forment un ensemble. C’est tout le monde du travail qui est visé, qu’on soit du privé ou du public, en activité, en retraite ou au chômage.

Cette journée va permettre à de nombreux salariés de montrer leur colère contre les plans du gouvernement. Elle doit marquer un nouveau pas dans la riposte qu’il faut construire : un mouvement d’ensemble à la hauteur des attaques de Macron. Il ne faut pas rester divisés, un jour une catégorie, le lendemain une autre.

Dès maintenant, il faut saisir chaque occasion pour aller dans ce sens.

 

 

 

 

 

 

 

 

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