Décidément rien ne marche pour faire rentrer les Gilets jaunes dans le rang. Après la série de meetings de Macron prenant des airs de campagne électorale, quelques milliers de ses partisans ont tenté une opération « Foulards rouges » en scandant des slogans en soutien à la police et pour le rétablissement de « l’ordre républicain ». Pas de quoi changer la donne. Reste le « Grand débat » dans lequel Macron a entraîné des maires, des politiciens de gauche ou de droite comme Wauquiez, mais pas les Gilets jaunes pas dupes de la manœuvre.
Macron est allé jusqu’à envoyer sa secrétaire d’État à l’égalité hommes-femmes, Marlène Schiappa, chez Cyril Hanouna. Animateur de « Touche pas à mon poste » sur C8, le présentateur vedette chez les ados est ciblé par de nombreuses plaintes pour sexisme et homophobie. Mais il a une large audience et c’est ce qui manque à Macron.
Les Gilets jaunes ne lâchent rien
Mais le mouvement des Gilets jaunes tient le coup et s’est même ancré dans le paysage au rythme des manifestations du samedi, puisque le gouvernement n’a rien lâché sur les revendications. Alors qu’ils luttent contre la vie chère, les bas salaires et la galère quotidienne, Macron et Édouard Philippe envisagent comme issue potentielle du Grand débat l’aménagement de la limitation à 80 km/h sur les routes départementales…
Les Gilets jaunes se battent pour leur avenir, pour vivre et ne plus survivre. Des dizaines de milliers de personnes sont déterminées à tenir face au gouvernement en manifestant le week-end. Sans compter la majorité de la population, selon les sondages, qui soutient la lutte des Gilets jaunes sans encore descendre dans la rue.
Pour tenter d’affaiblir le mouvement, le gouvernement cherche à faire peur en envoyant la police tirer au flash-ball sur les manifestants, avec les blessures graves qui s’ensuivent. Mais malgré les manœuvres d’intimidation, la loi « anti-casseurs » de Castaner, le bras de fer contre Macron se poursuit.
Le week-end des 26 et 27 janvier, dans la petite ville de Commercy, dans la Meuse, des Gilets jaunes d’une centaine de villes se sont réunis en une « Assemblée des assemblées » pour un grand débat sur leurs propres revendications et leurs perspectives. L’initiative devrait avoir une suite. D’autant qu’elle se fait l’écho de l’appel à étendre la mobilisation aux entreprises.
Le 5 février dans les entreprises
Les syndicats CGT et Solidaires appellent à faire grève et à manifester le 5 février. Certains groupes de Gilets jaunes ont répondu à l’appel et ont eux aussi lancé le mot d’ordre de grève, et même de grève illimitée. Après l’acte 12 de samedi prochain, il y aura donc un acte 12 bis, le mardi suivant.
Cette journée de grève est l’occasion de lancer la lutte des Gilets jaunes sur les lieux de travail.
Depuis le début, des travailleurs et des militants syndicaux se sont joints au mouvement, car ils se sentent solidaires de sa détermination et de ses revendications. De l’autre côté, ceux qui ont pris l’habitude d’aller sur les ronds-points ou de manifester le samedi pourraient enfiler, en semaine, le gilet jaune avec leurs collègues.
Pour l’augmentation des salaires, mais aussi pour toutes les revendications du monde du travail. Passer à la grève dans les entreprises permettra d’accentuer la pression sur tous ceux qui s’enrichissent de notre travail. Selon le rapport de l’ONG Oxfam, les 26 milliardaires les plus riches de la planète possèdent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de l’humanité. Et ce fossé ne fait que s’accentuer.
Pour réussir ce 5 février et passer à l’offensive, il faudra préparer cette mobilisation à la base. Les Gilets jaunes n’ont pas attendu de directives venues d’en haut pour se mettre en mouvement. Leur détermination a semé la panique au gouvernement. C’est le moment, avec eux, tous ensemble, de passer à la contre-offensive.