Avec son arrogance d’ancien banquier d’affaires, Macron multiplie les offensives contre l’ensemble des salariés. Il s’en prend aujourd’hui aux cheminots en espérant briser leur combativité pour démoraliser l’ensemble du monde du travail. Seulement voilà, les cheminots sont décidés à ne pas se laisser faire et, avec entre 350 000 et 500 000 personnes dans les rues le 22 mars, on voit qu’ils ne sont pas les seuls.
Mécontentement général
Ouvriers des ateliers, agents des gares, personnels roulants et même des cadres, toutes les catégories de personnels de la SNCF se sont retrouvées dans une grève mobilisant des dizaines de milliers de salariés du groupe, alors même que la direction de la CGT n’appelait pas à faire grève et proposait une simple manifestation nationale.
Que ce soit à Paris ou dans de nombreuses autres villes, les salariés de la SNCF ont retrouvé fonctionnaires, étudiants ou lycéens dans des manifestations très dynamique. Car contrairement aux calculs du gouvernement, les cheminots ne sont pas isolés. Hospitaliers, territoriaux ou encore personnels de l’Éducation nationale et même des salariés du privé, tout le monde est mécontent de la politique du gouvernement.
Cette politique est la même partout : gel des salaires, sous-effectif organisé et dégradation des conditions de travail. À cela s’ajoute un énorme mépris qui passe par le dénigrement des uns et des autres prétendus « privilégiés ».
« Il ne faut pas mollir »… espère le gouvernement
Pour se rassurer face à la contestation, le Premier ministre Édouard Philippe racontait sur Facebook qu’« il ne fallait pas mollir ». Rappelons qu’Alain Juppé, son mentor en politique, jouait sur son image de politicien « droit dans ses bottes » avant de s’écraser face au mouvement des cheminots et des fonctionnaires en passe de se transformer en grève généralisée en décembre 1995.
Aujourd’hui, malgré le succès de la mobilisation de jeudi dernier, la dureté ne vient pourtant pas des directions syndicales. À la SNCF, celles-ci ne proposent qu’un plan de grèves saute-mouton à partir du 3 avril (deux jours de grève tous les cinq jours), étalés sur trois mois.
Heureusement, des cheminots, rassemblés nombreux dans des assemblées générales, ne sont pas dupes et commencent à discuter d’une vraie grève, c’est-à-dire d’une grève reconductible qui devra s’organiser à la base et pourrait entraîner d’autres secteurs.
Vers la « coagulation » des conflits ?
C’est ce que craignent Macron et les patrons. Oui, la convergence des luttes est à l’ordre du jour. Du public au privé, les contestations peuvent se multiplier et faire boule de neige dans les chantiers, les bureaux, les ateliers, les centres commerciaux, dans les transports et tous les services publics.
Les salariés d’Air France sont actuellement en lutte pour leurs salaires. Vendredi 23 mars, leur grève a forcé la direction à annuler 25 % de ses vols. Et l’intersyndicale d’Air France appelle à de nouvelles journées de grève le 30 mars et le 3 avril, début de la grève des cheminots. À Carrefour, plus grand employeur privé de France, FO et la CFDT appellent à une grève dans tout le groupe, qui sera certainement très suivie le 31 mars pour les salaires et contre les suppressions d’emplois.
Face au patronat et à la bourgeoisie qui n’ont jamais été aussi riches, il est temps de relever la tête.« Tous ensemble ! » comme le scandaient des milliers de cheminots jeudi dernier.