Invité de l’émission “Obozrevatel” ce lundi soir sur VAZ TV, Bo andersson a une nouvelle fois tenu à rassurer les travailleurs de l’usine de Togliatti et leurs proches quant au plan de 120 mesures d’urgence adopté pour améliorer la situation financière de l’entreprise et prévoyant notamment la suppression à court terme de 7500 emplois.
Répondant en anglais aux question d’Irina Denisova, le Président d’AVTOVAZ, vêtu d’une veste de travail grise, les traits visiblement tirés, affirmant ne plus dormir, s’est dit inquiet car conscient que sans changements rapides et prises de décisions efficaces l’usine court au devant de problèmes bien plus graves.
Impressionné par le travail qu’accomplissent au quotidien les ouvriers et leur volonté de bien faire, c’est surtout par l’ancienne direction et les cadres encore en place qu’il se déclare déçu, attendant de ces derniers qu’il se préoccupent davantage de l’organisation du travail sur le terrain et insufflent une motivation capable d’apporter de meilleurs résultats.
Revenant sur la décision de licencier 7500 personnes, douloureuse mais nécessaire selon lui, il précise que parmi les 2500 cadres et spécialistes concernés, soit 20% des effectifs “en cols blancs”, 1500 sont dès à présent en âge légal de retraite tandis que les 1000 autres répondront aux critères de la Fédération de Russie pour une retraite anticipée.
Quant aux 5000 ouvriers, ceux qui n’entreront pas dans ces conditions se verront proposer des indemnités de départ volontaire pouvant équivaloir à cinq mois de salaire, éventuellement accompagnées de mesures de chômage économique prolongé et de reclassement prioritaire dans la ZES, en partenariat avec la Région de Samara qui débloquera pour cela un budget extraordinaire de 20 millions de roubles.
Non sans toutefois souligner que, bien qu’aucune mesure de restructuration massive n’ait été prise en 2013, AVTOVAZ s’est séparé l’an dernier de plus de 8000 collaborateurs, qu’il s’agisse de mutations, de licenciements pour faute grave ou de démissions pures et simples.
Cette diminution de la masse salariale, conjuguée à une gouvernance allégée et à la production de 150.000 voitures supplémentaires sous les marques Renault (Logan et Sandero / Stepway), Nissan (Almera) et Datsun, devrait permettre à l’usine d’abaisser sensiblement son seuil de rentabilité et donc de la ramener plus vite aux bénéfices.
Préoccupé par l’énorme responsabilité mais aussi fier de la belle preuve de confiance que représente l’assemblage de modèles étrangers à Togliatti, Bo Andersson se déclare confiant dans la capacité d’AVTOVAZ à y parvenir, à condition de se concentrer, voyant dans cet objectif la meilleure perspective d’avenir pour l’usine de Togliatti, celle qui permettra de rendre à LADA son lustre d’autrefois sur le marché russe.
A ses yeux, la production de Renault et Nissan ne doit en effet servir qu’à appuyer la relance de la marque russe, et non l’inverse, LADA étant la seule aujourd’hui à pouvoir se vanter d’un parc roulant de 15 millions de voitures en Russie. Ce qui implique aussi de redéfinir les qualités essentielles de LADA, à savoir des voitures conçues pour les conditions russes, sûres, fiables, faciles à réparer et offrant le meilleur rapport qualité / prix.
En respectant ces valeurs, clients actuels et futurs devraient selon lui restaurer la part de marché. Tout en ajoutant que c’est évidemment facile à dire et difficile à faire… Mais possible, à l’image de la LADA GRANTA dont il se dit particulièrement fier de l’équipe qui en a assuré le développement, en faisant le bon produit dont AVTOVAZ avait besoin au bon moment avec à la clé 181.624 ventes en 2013.
Une approche qu’il souhaite voir systématiquement répétée à l’avenir, afin de faire prendre conscience aux acheteurs potentiels qu’une LADA est non seulement moins chère mais aussi meilleure qu’une voiture de marque concurrente. Loin de se satisfaire des 178.137 voitures assemblées l’an dernier sur la ligne commune aux LADA GRANTA et LADA KALINA 2, il annonce par ailleurs la nomination d’un nouveau directeur de division en la personne de Nikolaï Strokov, avec un objectif pour 2014 relevé à plus de 266.000 unités, sans tenir compte de Datsun dont les volumes doivent encore être précisés en concertation avec Nissan.
En conclusion, l’ancien Président de GAZ Group, dont il fut également le premier dirigeant étranger fait citoyen d’honneur de Nijni-Novgorod, réaffirme comprendre et assumer pleinement toutes ses responsabilités, comprendre que la population de Togliatti compte sur lui et accepter d’en relever le défi, en y associant ses équipes et en espérant que l’ensemble du personnel d’AVTOVAZ le suivra et comprendra lui aussi ses responsabilités…