Samuel Paty, professeur d’histoire dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine, a été décapité pour avoir illustré un cours sur la liberté d’expression par des caricatures de Charlie hebdo. Sa tête avait été mise à prix dans les réseaux sociaux par des fanatiques religieux, des fascistes qui rêvent de mettre au pas les non-Musulmans comme les Musulmans. Cet acte barbare a sidéré le pays. L’extrême-droite espère bien en profiter.
Ce crime survient en pleine préparation d’une loi sur le « séparatisme » que le gouvernement promet de durcir : expulsion de « fichés S », dissolution d’associations jugées suspectes… Il s’agit d’occuper le terrain, quitte à marcher sur les plates-bandes de l’extrême-droite. Celle-ci n’hésite pas à exploiter la peur et à en appeler à une croisade mêlant immigrés, musulmans et islamistes. Messiha sur CNews explique que cette « décapitation n’est pas un acte terroriste, mais celui d’un musulman en colère ». Un autre dirigeant du Rassemblement National, Mariani, s’en prend à tous les immigrés : « qu’attend-t-on pour les mettre dehors ? » Jusqu’à Jean-Luc Mélenchon qui cible la communauté des Tchétchènes dont « il faut reprendre un par un tous les dossiers ». Gare aux amalgames, aux démagogues et à la surenchère.
Concours d’extrêmes-droites
Les actes terroristes comme celui de Conflans visent à creuser un fossé de haine entre les populations. L’islamisme radical se nourrit en effet de la montée du racisme. Il espère récupérer ceux qui en sont victimes derrière son drapeau.
Cette extrême-droite islamique, au pouvoir ou dans l’opposition, sévit contre les peuples d’Afrique ou du Moyen-Orient, avant de militer en France. Elle a trouvé un terreau dans les guerres et les désastres sociaux engendrés en partie par les appétits des grandes puissances. Cet intégrisme politique aux méthodes fascistes a fait ainsi des dizaines de milliers de victimes dans l’Algérie des années 1990, des égorgés et des décapités parmi les démocrates, les syndicalistes ou les féministes.
Face à cet intégrisme se dresse une autre extrême-droite toute aussi dangereuse, qui agite la crainte d’un « grand remplacement ». Que ce soit au nom de Mahomet ou du suprémacisme blanc, c’est le même projet de mise au pas de la société, des exploités et opprimés, au profit d’élites fortunées.
Fracturer la société tout en appelant à l’unité
Comme à chaque drame, Macron et de nombreux responsables politiques en appellent à l’unité de la Nation au nom des valeurs de la République. Notons au passage que ces valeurs n’empêchent pas l’Etat français d’entretenir les meilleures relations avec les dictateurs d’Arabie saoudite qui procèdent à des décapitations en public, à la manière des intégristes qu’ils prétendent combattre.
Ce sont pourtant les politiques menées par ce gouvernement et ses prédécesseurs qui fracturent la société. Quelle unité derrière un Macron qui dérèglemente le droit du travail, s’attaque aux protections des travailleurs et à leur retraite ?
Le triptyque liberté-égalité-fraternité a du plomb dans l’aile. Liberté de s’exprimer en entreprise quand de nombreux syndicalistes sont sanctionnés ? Blanquer parle d’unité, tout en sanctionnant quatre enseignants de Melle, près de Poitiers, pour avoir contesté sa réforme du bac…
Liberté de manifester sans recevoir un tir de flashball ? Égalité alors que le fossé se creuse entre des super-riches et les plus pauvres ? Fraternité quand le gouvernement supprime l’ISF et réduit les droits des chômeurs ? …
Unis pour changer ce monde
Ce sont les crises du capitalisme qui engendrent le fascisme. C’est la montée du nationalisme qui dresse les peuples les uns contre les autres. Il s’agit d’en finir avec la loi du profit, avec le capitalisme. Il s’agit de s’unir, non pas pour défendre ce monde d’injustice, mais pour le changer.
Nos valeurs sont celles de la solidarité entre les travailleurs et les peuples. Pour que ce ne soient plus les barbares, les démagogues et les hypocrites qui imposent leur loi.