Macron et son gouvernement veulent la guerre éclair. Après s’être attaqués au Code du travail, voilà qu’ils s’en prennent aux fonctionnaires, aux cheminots, aux jeunes et aux chômeurs. À chacun sa réforme, pourrait-on dire. Mais qu’on ne s’y trompe pas : c’est bien d’une attaque générale qu’il s’agit, d’une épreuve de force politique contre l’ensemble du monde du travail.
Macron joue les matamores et voudrait bien diviser nos rangs, prétendre que les cheminots sont des « privilégiés » (lesquels débutent souvent sous le Smic), au moment même où ses amis du CAC 40 annoncent 93 milliards de profits pour 2017.
Pas question de marcher dans cette intox. Nous sommes tous le cheminot de quelqu’un, avec ou sans CDI, avec ou sans tel ou tel statut ou convention collective sans cesse remises en cause vers le bas. Reste à nous serrer les coudes, à préparer une riposte solidaire et massive, à la hauteur de la provocation gouvernementale.
Tous concernés
Le réseau ferroviaire est vétuste. Mais ce n’est pas la préoccupation de Macron. En cassant le statut de cheminot, il veut simplement que la SNCF puisse licencier ses employés, comme une entreprise ordinaire ! Cela n’entraînerait aucune amélioration pour les autres travailleurs. Cela ne ferait que rendre plus arrogant le grand patronat.
Tout le monde sait aussi que les hôpitaux publics manquent de moyens. Aux Urgences, il faut patienter des heures pour être pris en charge, parfois pour dormir dans un couloir, sur un brancard. Dans les Ehpad (maisons de retraite), les employés doivent courir d’un patient à l’autre. Et dans l’Éducation, c’est du pareil au même. Dans les écoles, les lycées et les facs, les profs font cours à des classes ou à des amphis surpeuplés. La seule chose qu’on propose aux jeunes des classes populaires, c’est de nouveaux obstacles à l’entrée à l’université, un parcours du combattant ultra sélectif dénommé « parcoursup ».
Que propose le gouvernement ? Un plan massif de 120 000 suppressions de postes de fonctionnaires et le développement des contrats précaires.
Tous ensemble le 22 mars
Il n’y a pas que les cheminots à être en colère contre la dégradation de leur salaire et de leurs conditions de travail. Il y a toute la fonction publique, dont l’hospitalière. Il y a le monde de l’éducation, dont une bonne partie de sa jeunesse.
Leur colère aura mille raisons de se joindre à celle des travailleurs du secteur privé : des grévistes d’Air France, des salariés de Tupperware à Joué-lès-Tours qui viennent d’être jetés dehors, de ceux de Ford à Blanquefort menacés du même sort. Sans oublier la colère des trois millions et demi de chômeurs que compte le pays.
Le 15 mars, le personnel des Ehpad et des services à domicile, les hospitaliers, les retraités et les jeunes seront en grève et manifesteront.
Le 22 mars, tous les travailleurs du secteur public et de nombreux travailleurs du privé sont appelés à la grève. Il faut tous en être, et saisir ces occasions pour nous retrouver dans la rue. C’est le moment de nous réunir pour évoquer des problèmes qui sont l’affaire de tous. C’est le moment de nous organiser, de décider démocratiquement de ce que nous voulons, pour parler d’une seule voix. C’est le moment de nous coordonner, de combattre avec les salariés du service ou de l’entreprise d’à côté.
Alors oui, il faudra plus qu’une ou deux journées pour faire plier le gouvernement. Il faudra prolonger et généraliser les grèves. À nous de construire le mouvement d’ensemble qui pourra doucher l’ardeur guerrière du président des riches. Il y a 50 ans, au printemps 1968, la jeunesse avait donné le coup d’envoi à la grève générale. De quoi nous inspirer en ce printemps 2018.