Pas de frontières pour la classe ouvrière !

L’été dernier, Macron prétendait qu’il voulait ne plus voir « personne dans la rue d’ici la fin de l’année ». L’hiver arrive, avec les premières neiges. Et le gouvernement fait le contraire : au lieu de loger les sans-abris, il leur fait la chasse jusque dans les centres d’hébergement d’urgence. Par peur des contrôles policiers, les familles sans papiers n’auront d’autre choix que de dormir… dans la rue.

Une chasse aux pauvres

Une circulaire du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb demande aux préfets de mettre en place des « équipes mobiles » chargées de recenser les migrants qui ont trouvé refuge dans l’hébergement d’urgence. Une manière d’opposer les SDF français et étrangers, comme s’il fallait trier les pauvres, comme s’ils n’étaient pas tous également menacés, en dormant dans la rue, de mourir de froid !

Et hors des centres, en plus du froid, les migrants doivent vivre avec les persécutions policières. À Calais, la police confisque leurs couvertures et détruit leurs abris. À Paris, elle lacère la toile de leurs tentes…

Pour ne plus voir de migrants dans la rue, Macron ne propose donc qu’une solution : les enfermer et/ou les expulser. Quant aux centres de rétention administrative où le gouvernement enferme ceux qu’il arrête, avec l’intention de les expulser ensuite, ce sont de véritables prisons pour étrangers, où s’entassent des familles entières et des mineurs.

La solidarité comme délit

Une telle situation ne peut pas laisser indifférent. A Lyon, Nantes ou Grenoble des étudiants se mobilisent pour accueillir des sans-papiers dans les locaux de leurs universités. Avec les migrants, ils réclament des régularisations et des solutions d’hébergement durables.

À la frontière italienne, ce sont les habitants qui s’organisent pour venir en aide aux migrants qui traversent les Alpes malgré l’hiver. Samedi, une manifestation était organisée à Menton, dans les Alpes-Maritimes, sur la frontière où, rien qu’en 2017, 50 000 migrants ont été arrêtés.

Et c’est à cette solidarité que le gouvernement fait aussi la chasse : non content de traquer les migrants, il réprime ceux qui les aident, tel cet agriculteur condamné, en août dernier, à quatre mois de prison avec sursis. Pour un simple « délit » d’humanité.

Murs de classe

La politique migratoire de Macron n’est pas bien différente de celle, plus cyniquement revendiquée, de Trump. Tous deux mènent une politique au service des plus riches, à coup de baisses d’impôt, alors que les inégalités atteignent des records. Et pendant que Trump prétend construire un mur entre les États-Unis et le Mexique, Macron, avec ses complices européens, consolide la tombe mortelle déjà existante entre l’UE et les pays pauvres en subventionnant les gouvernements qui, de l’autre côté de la Méditerranée, font vivre l’enfer aux réfugiés. Persécutés par l’armée au Maroc, menacés de torture et réduits en esclavage en Libye, les réfugiés sont aussi concentrés dans des camps aux marges de l’Europe, comme dans les îles grecques.

On ne peut pas, paraît-il, « accueillir toute la misère du monde » (comme si tous les pauvres du monde rêvaient de venir en France). Le Liban, l’Ouganda, le Niger… où des millions de réfugiés s’entassent dans des conditions misérables, auraient-ils davantage de moyens que l’État français ? Certainement pas ! Mais il est plus simple d’opposer ceux qui fuient le chômage, la misère ou la guerre, aux travailleurs français, que de lutter contre la pauvreté. Et sachons que plus nous laisserions Macron et son ministre de l’Intérieur faire la chasse aux migrants, plus ils se sentiront décomplexés pour faire la chasse aux pauvres et aux chômeurs, et s’en prendre à l’ensemble des travailleurs.

Comme quoi, ceux et celles qui traversent la Méditerranée ou les Alpes enneigées sont nos camarades dans un même combat à mener.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *