De nuit et de jour : travailleurs, debout !

nuit_debout_200François Fillon est « choqué ». Est-ce par la fraude fiscale à Panama ? Par le salaire de Tavares, PDG de PSA, qui a doublé en un an à 14 500 € par jour ? Par la loi El Khomri, que le gouvernement maintient malgré l’opposition de l’immense majorité de la population ? Pas du tout. Il se dit « choqué » que les manifestations de Nuit debout ne soient pas évacuées par la police au nom de l’état d’urgence.

« De l’argent, il y en a dans les poches du Panama »

Le patronat se croit tout permis et les politiciens, de gauche comme de droite, rivalisent de servitude pour effacer ses moindres contrariétés. Valls envoie sa police frapper des adolescents et gazer les manifestants. Fillon et les Républicains proposent de faire « place nette » pour l’exploitation. Tous rêvent de nous imposer une véritable dictature du capital.

Ils n’ont pas honte, après que les « Panama papers » ont révélé une partie de la grande délinquance, celle des riches. Au contraire, ils inventent des niches et crédits d’impôt pour rendre la fraude parfaitement légale. Quant à la loi dite « Travail », elle vise à légaliser les infractions des patrons en leur permettant de licencier contre une bien maigre indemnité en cas d’illégalité.

Patronat et gouvernement se sentent les mains libres et multiplient les attaques contre les travailleurs : avec la loi Travail, avec le « décret socle » qui impose aux cheminots plus de flexibilité et moins de jours de repos, avec le plan Hirsch, qui supprime emplois et jours de RTT dans les hôpitaux parisiens. Toutes ces attaques se ressemblent, il faut nous assembler pour nous y opposer.

La colère est toujours là

Nous étions nombreux dans la rue le 9 mars, le 31 mars contre la loi Travail. Parce qu’il y a eu un peu moins de monde le 9 avril, les médias voudraient déjà enterrer la mobilisation. Mais la colère est toujours là. Les étudiants et lycéens s’organisent en assemblées générales, rendent visite aux salariés. Tout le monde se sent concerné. Chez les cheminots, nombreux sont ceux qui veulent en découdre et posent le problème de la grève reconductible.

Pourtant, parmi les travailleurs, il y a beaucoup d’indignation, mais aussi beaucoup d’hésitations. Car les luttes localisées et dispersées de ces dernières années ont été difficiles et chacun se sent isolé sur son lieu de travail. Mais l’isolement n’est pas une fatalité. Aujourd’hui, un choix se pose à nous : soit attendre que d’autres mènent la lutte pour nous, soit nous donner une chance de gagner en nous organisant pour étendre la mobilisation. Alors que le gouvernement fait l’unanimité contre lui, il est possible d’inverser le rapport de forces.

A chacun de nous de préparer la suite

Loi_travailLes directions syndicales appellent à une nouvelle journée de grève et de manifestations le 28 avril. Il faudra nous en saisir et y être le plus nombreux possible. Mais des journées espacées ne suffiront pas à faire reculer le gouvernement. Sans attendre cette nouvelle journée, il faut faire comme les étudiants, organiser des comités de mobilisation, coordonner les équipes qui veulent préparer sérieusement la lutte. Ces équipes existent, comme le montre le succès de la Nuit debout. Elles doivent s’adresser à leurs collègues pour entraîner ceux qui sont hésitants.

En 1968, les étudiants avaient donné le coup d’envoi, mais c’est la grève générale qui avait fait peur à un gouvernement que l’on disait « fort », obligeant même De Gaulle à se carapater en Allemagne. C’est cette trouille des travailleurs qu’il faut faire renaître au sein du patronat et de son gouvernement. Le patronat n’à qu’une crainte, c’est que les travailleurs décident de ne plus l’enrichir. Eh bien imposons-lui le recul qu’il mérite, faisons-lui ravaler son mépris et sa loi indigne.

Le monde pourra changer quand les travailleurs relèveront la tête !

 

Éditorial des bulletins entreprise du 11 avril 2016

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