Samedi 1er décembre, les Gilets jaunes ont une nouvelle fois manifesté dans tout le pays, affrontant les CRS dans les beaux quartiers de Paris. « Je n’accepterai jamais la violence », a déclaré Macron. Mais de quel côté vient la violence ? De ceux qui se soulèvent contre la vie chère et l’injustice sociale ? Ou bien du gouvernement, dont la seule réponse aux Gilets jaunes est d’envoyer la police ?
Qui sont les casseurs ?
Macron multiplie les provocations. Il « refuse de changer de cap ». Pas de baisse des taxes, pas d’augmentation du Smic ni des retraites. Pour le ministre François de Rugy, « on ne peut pas demander la baisse des taxes et la hausse des investissements dans les services publics ». Mais personne n’a oublié que dès les premiers jours de son mandat, Macron a supprimé l’ISF pour faire plaisir aux plus riches. Et ces milliards d’impôt en moins, il compte les trouver dans les poches de la population en augmentant les taxes sur l’essence.
Macron demande à son ministre de l’Intérieur de renforcer la répression face aux affrontements de ce week-end. Les images de voitures brûlées ou de magasins pillés tournent en boucle dans les médias dans le but d’effrayer la population. Mais bien des « casseurs » n’étaient que de simples manifestants, qui n’ont fait que répondre aux violences policières.
La radicalisation des Gilets jaunes est le résultat du mépris de ce gouvernement et de ses prédécesseurs devant la détresse sociale. Que ce soit face aux manifestations contre la loi travail, la réforme de la SNCF ou la hausse du prix de l’essence, le pouvoir a fait le choix de ne rien céder. Qu’il ne s’étonne pas de récolter la colère.
Une révolte de la classe ouvrière
Les femmes, les salariés les plus mal payés, les précaires, les jeunes, les retraités sont en première ligne. C’est bien une partie de la classe ouvrière qui a endossé un gilet jaune, des travailleurs de toutes origines, avec ou sans emploi. Derrière ce « Peuple » cher à Mélenchon ou le Pen, c’est en fait une classe sociale qui se révolte face à la dégradation de ses conditions de vie et à l’injustice.
Le Pen, comme Mélenchon, veulent dévier cette colère vers les urnes en espérant la récupérer, après une dissolution de l’Assemblée Nationale ou lors des élections européennes. Comme s’il fallait encore semer des illusions électorales, nous faire le coup de la vraie Gauche avec Mélenchon, ou réaliser que Le Pen ne défend les salariés qu’en parole. Ce n’est pas un hasard si en réponse à Bourdin sur RMC, Marine Le Pen s’est encore prononcée contre la hausse du Smic, pourtant réclamée par les Gilets jaunes. Pour augmenter le pouvoir d’achat, elle préfère réduire les cotisations sociales afin de ne pas s’en prendre aux profits du patronat. Les mêmes ficelles que Macron.
Mettre le jaune à la mode
Macron invite cette semaine les chefs des partis politiques et des représentants autoproclamés des Gilets jaunes à parlementer, en espérant que cela calmera le jeu. Mais rien ne dit qu’une mesurette, comme un moratoire sur la hausse de taxe carbone prévue en janvier prochain, sera capable d’éteindre l’incendie que Macron, par son mépris social, vient d’allumer. Bien des revendications ont fait surface, à commencer par l’augmentation des salaires et des pensions ou le rétablissement de l’ISF.
Les lycéens sont entrés dans la danse, faisant grève par solidarité mais aussi contre Parcoursup et la réforme du bac. De nombreux militants syndicaux n’hésitent pas à faire le lien désormais avec les Gilets jaunes. Samedi dernier, des cortèges syndicaux ont fraternisé avec les Gilets jaunes. Et c’est ce que craint le gouvernement : que le mouvement de Gilets jaunes s’étende et gagne toute la classe ouvrière, qu’il se propage parmi les salariés des grandes entreprises et débouche sur des grèves.
Les Gilets jaunes donnent l’exemple de la détermination. Et ils ont montré une préoccupation constante, celle de bloquer l’économie. Il faut en être, participer aux manifestations, prendre des initiatives sur nos lieux de travail comme le font les salariés des raffineries ou des ports et docks. Saisissons-nous de ce mouvement pour porter nos exigences.