Les images ont fait le tour du monde. Le massacre de civils, le 14 mai 2018, à la frontière de Gaza fera date dans l’histoire, tout comme la répression à Soweto de la révolte des travailleurs noirs d’Afrique du Sud contre l’Apartheid, en juin 1976.
Depuis un mois et demi, les snipers de l’armée israélienne ont tiré à vue sur des foules désarmées, assassinant plus d’une centaine d’hommes, de femmes et d’enfants, blessant plus de 2 000 manifestants, sous prétexte de défendre les frontières d’Israël. Une tuerie perpétrée sur ordre du gouvernement israélien de droite de Netanyahou, allié à l’extrême droite.
Un Netanyahou courtisé par Trump pour participer à une alliance USA-Arabie saoudite-Israël contre l’Iran. En conséquence, la décision de déplacer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem a été perçue par le Premier ministre israélien comme un feu vert à sa politique extrémiste et par les Palestiniens comme une négation de leurs aspirations.
L’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création de l’État d’Israël en 1948, l’annexion de la Cisjordanie et de Gaza en 1967, la politique de colonisation et plus récemment le blocus imposé à Gaza par les Israéliens, après la prise de pouvoir par les intégristes religieux du Hamas dans ce territoire en 2007, ont engendré une situation intenable pour des millions de Palestiniens.
Après bien des péripéties, la révolte s’était cristallisée, depuis les accords d’Oslo de 1993, dans la volonté d’avoir un État palestinien à côté de l’État d’Israël.
Israël n’a eu de cesse de réduire ces territoires à peau de chagrin. Des centaines de milliers de colons israéliens ont occupé la partie la plus riche de la Cisjordanie. Les Palestiniens sont cernés dans une soixantaine d’enclaves surpeuplées, subissant les contrôles musclés de l’armée. Les habitants de Gaza, eux, sont soumis à un blocus cruel, aux coupures de courant, ne survivent que grâce à l’aide internationale, tout en étant constamment à la merci des bombardements israéliens. Tous ont vu leur aspiration à un État palestinien réduite à néant.
L’impasse du nationalisme
Si des dizaines de milliers d’habitants de Gaza sont allés protester, face à l’armée israélienne, c’est plus par désespoir et faute de perspectives politiques que par désir de mourir en martyr, comme le prétend le Hamas.
Les travailleurs de Gaza et de Cisjordanie sont en révolte contre la misère et la négation de leurs droits nationaux. Est-ce obligatoirement sous la bannière des nationalistes du Hamas ? Les travailleurs d’Israël dont la situation matérielle et les droits se dégradent n’ont-ils d’autre avenir que de servir de gendarmes de la région au bénéfice des bourgeoisies israélienne ou américaine ?
Non bien sûr. Pas plus que les travailleurs en France ne doivent obligatoirement suivre la politique nationaliste de Macron qui sert de masque aux intérêts de la très riche bourgeoisie française.
On nous assène que la situation au Moyen-Orient est un sac de nœuds inextricable que seule la guerre peut résoudre. En réalité, elle révèle l’impasse des solutions avancées par Trump, Netanyahou, le Hamas et l’Autorité Palestinienne : la faillite du nationalisme. L’avenir des travailleurs palestiniens et israéliens est internationaliste, dans la destruction des murs et des barbelés que la bourgeoisie construit pour les opposer.
Cheminots, salariés du public et du privé, tous ensemble !
Mardi 22 mai, les agents de la Fonction publique sont en grève. Des cheminots seront à leur côté à la manifestation à 14h à République, ainsi que des salariés du privé. Samedi 26 mai, des organisations syndicales et de gauche appellent aussi à manifester.
Saisissons-nous de ces occasions pour affirmer qu’il en y a assez de la politique du patronat et de Macron en faveur des plus riches. C’est dans la rue et par la grève qu’on pourra les mettre en échec !