Le gouvernement est en train d’acheter des actions Renault afin de passer sa part dans le capital de 15 à 20 %. Il veut ainsi bloquer le vote d’une résolution soumise à l’AG des actionnaires du 30 avril par le Conseil d’Administration (et soutenue par Ghosn), et qui s’oppose au doublement des droits de vote pour les actionnaires détenant des actions depuis plus de 2 ans. Coût de l’opération : plus d’un milliard d’euros.
Ce système des « droits de vote doubles » est une des mesures secondaires de la loi Florange (votée suite à la mobilisation des travailleurs d’Arcelor-Mittal). Cette loi sur les repreneurs n’a pas empêché Mittal de fermer Florange, ni d’autres fermetures ensuite.
Et le droit de vote double, qui vise à stabiliser l’actionnariat, est tout aussi inefficace. La moitié des groupes du CAC40 l’applique déjà, ainsi que la moitié des États de l’UE. La spéculation est-elle affaiblie ? Les salariés s’en portent-ils mieux ? Non. Et la Gauche, championne des privatisations et qui a ouvert la boite de Pandore de celle de Renault, est mal placée pour se poser en moralisatrice du capitalisme.