Alors que les formulaires de déclaration d’impôt parviennent dans nos boîtes aux lettres, il n’est pas inutile de rappeler que, contrairement à une idée reçue, les étrangers en paient aussi.
En 2009, les 5,3 millions d’étrangers vivant en France ont payé 3,4 milliards d’euros d’impôt sur le revenu. Mais les étrangers contribuent encore davantage au budget de la Sécu.
Toutes branches confondues (maladie, retraite, chômage), ils ont versé, toujours en 2009, 32,6 milliards d’euros.
Au total, les étrangers ont contribué en 2009 au financement des dépenses publiques pour 12,4 milliards d’euros de plus qu’ils n’ont consommé de prestations sociales et d’éducation.
Travailleurs français ou immigrés, nous créons les richesses côte à côte, nous cotisons tous. Nous devons avoir les mêmes droits.
Les boucs émissaires
La bourgeoise et héritière Marine Le Pen a eu le culot d’affirmer à l’émission « Des paroles et des actes » le 11 avril dernier, que l’immigration « pesait à la baisse » sur les salaires des travailleurs français. Mensonge.
En réalité, c’est l’Etat, quand il durcit les conditions de séjour des immigrés, qui les met un peu plus à la merci de patrons sans scrupules et de mafias. C’est l’Etat qui les contraint ainsi à travailler pour moins cher, plus longtemps, en courant plus de risques. Au final, cette pression se répercute sur tous.
En menant plusieurs grèves pour leur régularisation ces dernières années, les travailleurs immigrés ont montré quels camarades de lutte ils pourraient être, pour peu que nous nous battions tous ensemble et soyons solidaires entre nous contre nos exploiteurs communs
Les vrais assistés
Pour sa part, notre gouvernement, comme la droite avant lui, et comme le ferait l’extrême-droite si elle parvenait au pouvoir, nous impose la solidarité… avec les riches !
Ce n’était pas assez que Sarkozy supprime l’impôt sur la fortune. Ce n’était pas assez qu’Hollande enterre sa promesse de faire payer – un peu – plus les riches. La bourgeoisie veut du cash.
Déjà sous perfusion d’aides d’Etat à hauteur de dizaines de milliards par an, le Pacte de responsabilité lui offre 50 milliards de plus. Cela correspond à un million d’emplois payés 2 000 euros par mois, cotisations patronales inclues (ce qui en plus résorberait le « trou de la Sécu »). Au lieu de quoi, les patrons du CAC40 vont s’empresser de jouer cette somme au casino de la spéculation boursière.
Pendant ce temps là…
Valls a annoncé 10 milliards d’économies sur l’assurance-maladie, l’assurance-chômage et les retraites complémentaires, ainsi que le gel des prestations sociales (retraite, famille et logement). Et il faut encore ajouter le gel jusqu’en 2017 du point d’indice, qui sert à calculer le salaire des 5 millions de fonctionnaires.
Le traitement de base de tous les agents de la fonction publique est gelé depuis 2010. Résultat : leur pouvoir d’achat a perdu presque 15 % en 10 ans ! Pas question que ça continue.
Cette mesure vise en fait l’intégralité du monde du travail, du public comme du privé. Car si on gèle le salaire des uns, c’est pour mieux baisser celui des autres.
Ne pas se tromper de cible
Tous ces gels et baisses de salaires imposés par le gouvernement au public ou au privé via les accords compétitivité, iront tout droit dans les poches du patronat sous forme de dividendes grassement payés aux actionnaires.
Pour trouver de l’argent tout est bon, accuser les pauvres de leur pauvreté, les fonctionnaires de leur prétendue sécurité de l’emploi ou les étrangers de ce qu’on leur oblige à accepter.
Ne nous trompons pas de cible. Les vrais parasites, ce sont les capitalistes.