La France, l’Europe, « terres d’accueil » ? Quelle sinistre blague ! Hollande peut bien pleurer sur le sort des habitants d’Alep, ceux qui fuient les guerres de Syrie ou d’ailleurs son traités comme des pestiférés par le gouvernement, tandis que la démagogie raciste et xénophobe se banalise ici en France.
Une politique criminelle
Ce sont les pays frontaliers des zones de guerre qui accueillent l’immense majorité de ces populations. Le conflit syrien a déjà provoqué près de 5 millions de réfugiés, principalement vers la Turquie (2,5 millions), le Liban (1,1 million) et la Jordanie (628 000). Ces pays ont accueilli plus de 86 % des réfugiés syriens.
Dans le même temps s’est construite l’Europe des barbelés, avec son agence Frontex qui tout en faisant la fortune des marchands de béton, de barbelés, de drones de détection, d’avions et bateaux de surveillance, sans oublier de centres de détention, a transformé la Méditerranée en cimetière : 10 000 noyés depuis le début de 2014, plus de 3500 morts rien qu’en 2016 selon les Nations Unis. Et encore ces chiffres officiels sont bien en dessous de la réalité.
Des murs, encore des murs…
Tous ces milliards qui vont au business des contrôles migratoires, sont à comparer aux sommes dérisoires consacrées ici aux quelques misérables centres d’accueil et mesures d’accompagnement. Et voilà qu’une « Agence européenne de gardes-frontière » vient remplacer Frontex, avec plus de moyens et de prérogatives, et le double de personnel.
Malheur aux populations jetées dans la misère et l’exode alors que la guerre fait des ravages en Syrie et en Irak. Voilà la seule réponse des pays les plus riches de l’Europe, à commencer par la France.
Il n’y a même pas besoin d’aller aux confins de l’UE pour trouver des murs. A Calais, le gouvernement Valls fait construire un mur « anti-migrants » de quatre mètres de haut et d’un kilomètre de long, au coût de 2 millions d’euros.
La jungle n’est pas à Calais
Surtout le ministre Cazeneuve prépare l’opération de démantèlement de la « jungle » de Calais qui regroupe des migrants qui souhaitent rejoindre la Grande-Bretagne ou qui se retrouvent à Calais car ils sont pourchassés des campements de fortune à Paris.
La politique gouvernementale a ouvert le champ libre à tous les racistes et aux discours anti-migrants. C’est à qui reprendra les vociférations de l’extrême droite : une vraie jungle de bêtes sauvages. Jusqu’à l’organisation, dans quelques villes, de manifestations contre l’ouverture de centres d’accueil. Ces centres, mis en place au compte-gouttes avec des moyens dérisoires, ne concerneront que quelques dizaines de réfugiés chacun, dans des immeubles qui étaient le plus souvent désaffectés.
Heureusement, même si les medias en ont moins parlé, d’autres manifestations se sont exprimées en faveur de l’accueil, regroupant souvent plus de monde que celles des hostiles aux migrants.
Solidarité avec les réfugiés
Sarkozy, dans son opération de surenchère électorale, s’en est pris au regroupement familial (sur lequel il annonce un référendum). Le regroupement familial en France concerne 12 000 personnes par an. Ces dernières connaissent déjà de longues tracasseries administratives pour parvenir à rejoindre leur parent qui vit et travaille en France. Mais qu’importe aux démagogues.
S’il y a du chômage et de la misère ici, il n’y a qu’un seul responsable, ce sont les patrons qui licencient avec le feu vert que lui donnent les Hollande et Sarkozy, qui se sont toujours placés de leur côté. Si le monde est parcouru de guerres, les dirigeants des grandes puissances en sont les premiers responsables.
Ne nous trompons pas de camp. Nous, travailleurs, avons bien plus en commun avec les migrants qu’avec les patrons et les dirigeants politiques à leur service. Nous n’avons rien à gagner à la multiplication des frontières et des murs. Opprimés, exploités de tous les pays, unissons-nous.