Un déluge de feu s’est abattu dimanche sur la bande de Gaza. L’offensive de l’armée israélienne a fait 140 nouveaux morts palestiniens, tuant aussi 18 militaires israéliens. L’assaut a été donné dans un quartier surpeuplé de l’est de Gaza, l’armée israélienne refusant même de respecter la trêve « humanitaire » de deux heures censée permettre d’évacuer les blessés.
Les terroristes… du gouvernement israélien
Le Premier ministre israélien, Netanyahu, invoque le « droit d’Israël à se défendre ». Contre des tirs de roquettes qui ont fait deux victimes israéliennes, alors que plusieurs centaines de Palestiniens ont été tués ? Contre une population civile qui compte parmi les plus pauvres du monde ? Près de deux millions de personnes s’entassent dans la bande de Gaza : un immense ghetto, 40 fois plus petit que l’Île-de-France, et dont l’État israélien joue les gardes-chiourme.
Depuis des années, c’est le gouvernement israélien qui fait régner la terreur sur les territoires palestiniens. En Cisjordanie, la colonisation se poursuit, privant les Palestiniens de terres agricoles, de ressources en eau, traçant des routes privées sous haute surveillance qui morcellent le territoire. Les habitants de la bande de Gaza subissent, en plus du chômage et de la sous-alimentation, les contrôles arbitraires aux frontières et le blocus économique.
Cela ne fait qu’exacerber la haine contre Israël. Mais Netanyahu s’en moque, lui qui, comme tous les dirigeants israéliens, joue sur l’état de guerre et la peur pour tenir la population d’Israël elle-même sous sa coupe, quitte à faire le jeu du Hamas comme de l’extrême droite israélienne.
Complicités impérialistes
Si Netanyahu peut continuer ses massacres, c’est qu’il en a reçu l’autorisation de ses alliés, d’Obama à Hollande. Depuis des dizaines d’années, le gouvernement d’Israël est l’allié le plus sûr des impérialistes occidentaux qui pillent les ressources du Proche et du Moyen-Orient. Hollande n’a pas hésité à délivrer à Netanyahu un permis de tuer, en l’encourageant à « prendre toutes les mesures pour protéger sa population ». Avant de lui demander, de façon dérisoire, de la « mesure » !
Valls et Hollande ont même interdit, ce week-end, les manifestations de solidarité en région parisienne. Ils prétendent que le « conflit israélo-palestinien » ne doit pas « s’importer ». Ridicule ! Est-ce importer un conflit que d’exprimer sa solidarité avec des populations civiles écrasées sous les bombes ?
De Tel-Aviv à Paris : solidarité avec les Palestiniens !
Dans le monde entier ont eu lieu des manifestations de soutien aux Palestiniens, y compris en Israël. À Tel Aviv et Jérusalem, ils étaient quelques centaines d’Israéliens à manifester pour la paix, des manifestants juifs dénonçant « la Shoah du peuple palestinien » malgré les tentatives d’intimidation de l’extrême droite. Car la société israélienne est loin d’être homogène, et tout le monde n’approuve pas la politique de Netanyahu. Et pas seulement les Arabes israéliens, plus de 20 % de la population, qui sont de fait des citoyens de seconde zone. Les travailleurs d’Israël vivent l’état d’urgence permanent imposé par le gouvernement, mais aussi le chômage, le mal-logement et l’augmentation des inégalités. Le mouvement des Indignés avait d’ailleurs essaimé en Israël en 2011 et 2012.
Oui, partout, en Israël ou ici, il y a heureusement des Juifs qui sont solidaires des Palestiniens, et qui rejettent l’amalgame entre dénonciation de la politique sioniste de l’État d’Israël et antisémitisme. Un antisémitisme d’autant plus criminel qu’il contribue, en creusant un peu plus le fossé entre les deux populations, à faire le jeu de Netanyahu.
En France, les manifestations ont été un succès. À Paris, plusieurs milliers de personnes ont bravé l’interdiction. À juste titre, de nouvelles manifestations sont appelées cette semaine. Il faut continuer à exprimer notre solidarité avec le peuple palestinien, sans laisser le pavé à des forces politiques aussi réactionnaires que le Hamas.
Travailleurs de tous les pays, unissons-nous !