Selon le président de la COP28, la 28e conférence des Nations unies sur le climat de Dubaï se serait conclue sur une déclaration « historique ». Alors que les énergies fossiles sont responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre, un tabou aurait été levé. Créé en 1995, la COP a osé évoquer pour la première fois une « transition hors des énergies fossiles ». Pitoyable.
On comprend la joie du président de la COP28, Sultan Ahmed Al-Jaber. Celui-ci est à la fois ministre de l’Industrie des Emirats arabes Unis où se tenait la COP28 et PDG du groupe pétrolier national Abu Dhabi National Oil Company, Adnoc. A la tête des quatrièmes réserves pétrolières mondiales, Al-Jaber pouvait compter sur l’appui des 2456 lobbyistes pétroliers présents à Dubaï contre 636 à la COP27, dont le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, qui s’est félicité de la déclaration finale.
La COP28 réussit l’exploit de classer en même temps le gaz dans les « énergies de transition ». Elle ne fixe aucun objectif contraignant de réduction des énergies fossiles. La production d’énergies fossiles, qui ne cesse de croitre, n’est pas près de diminuer selon les prévisions de l’OPEP.
Alors que les effets du réchauffement climatique s’intensifient (canicules, sécheresses, pluies diluviennes, inondations, fonte des glaces…), les grandes compagnies pétrolières pourront continuer à engranger des centaines de milliards de dollars de bénéfices avec la bénédiction de la COP. Rien n’arrêtera leur course aux profits, sauf l’action collective et massive des victimes du dérèglement climatique que nous sommes tous.