l’étincelle du 19 novembre 2019

Souriez, vous êtes analysés

Vous ne le saviez pas, mais l’application MyAnalytics, livrée avec Office 365, scrute désormais votre activité. Un tableau de bord, envoyé aussi par mail, fait le point sur le temps passé sans activité, en réunion, sur la messagerie ou après les horaires de travail. L’objectif est d’augmenter la productivité. Selon Microsoft, ce mouchard doit aussi aider à la déconnexion. Comme si la sur-connexion ne venait pas de la course à la productivité !

Alloc, non mais alloc quoi !

L’allocation de fin d’année, versée au APR et aux ETAM avec la paie de novembre, est de 299,67 € au coefficient 100. Le directeur du Design, Van den Acker, lui n’en a pas besoin : il vient de vendre plus de 8000 actions Renault, empochant la modique somme de 374 246 €. Comme quoi, on est « tous dans le même bateau » comme dit la direction.

L’arbre qui cash la forêt

Pour augmenter le Free Cash Flow, il n’y a pas de petites économies : réduction des déplacements professionnels, suppression des repas de fin d’année, des agendas papier pour 2020… Il serait même question de supprimer les gobelets en plastique aux distributeurs à café, au nom de l’écologie bien sûr. Cela fait toujours beaucoup moins d’économie que de supprimer les jetons de présence des adminis-trateurs ou les avantages des cadres dirigeants.

Le déménagement ne fait pas un carton

Pour libérer de l’espace et permettre de rénover le TCR, des salariés du Technocentre ont été envoyés au Connect à Vélizy. Mais sur les 1000 salariés prévus, à peine 350 y travaillent vraiment. En cause les conditions de travail : locaux encore en travaux lors du déménagement, embouteillages sur l’A86 et la N118… La direction avait pourtant tout prévu. Alors faut-il déconnecter le Connect ?

Bientôt plus que la peau et Delbos

La nouvelle direction de Renault par intérim, avec à sa tête Clotilde Delbos, est surtout active pour réduire les dépenses. Pour le reste, il y a comme du flottement dans l’air : projets abandonnés ou décalés, prestataires non payés ou remerciés… On attend toujours le « nouveau souffle » promis.

Mercauto

Depuis la chute de Ghosn, le grand mercato pour le remplacer est lancé. Bolloré a vite été évincé. Delbos s’est portée candidate, mais d’autres noms circulent : Didier Leroy (Toyota), Patrick Koller (Faurecia) ou Luca de Meo (Seat). Chez les PDG, on ne s’inquiète pas du chômage et les salaires sont mirobolants… si on sait satisfaire l’appétit des gros actionnaires.

Un salaire (en double) exemplaire

Clotilde Delbos aime jouer avec les chiffres, surtout les gros. Son truc, c’est additionner les salaires. Enfin surtout le sien. Nommée Directrice Générale de Renault par intérim, elle touchera 371 000 €, qu’elle pourra cumuler avec ses 528 000 € de son ancien poste de Directrice financière. Soit un total de 899 000 €. Sans compter une retraite chapeau et une part variable plafonnée à 1,125 millions d’euros. Les mesures d’économies, c’est surtout pour les autres.

De quoi avoir la (ré)vocation

Suite à un « accord transactionnel » entre le conseil d’administration de Renault et Thierry Bolloré, l’ex-Directeur Général révoqué de Renault aura droit à 52 509 actions de performance, estimées à 2,4 millions d’euros par l’AFP. A quoi s’ajoutent ses 651 915 € de part fixe pour 9 mois et 11 jours de présence en 2019, et au maximum 814 893 € de part variable. Bolloré ne touchera ni clause de non-concurrence, ni retraite chapeau. Mais ça lui fait quand même 3,8 millions d’euros de prime de départ. Le prix de son silence ?

C’est Flins et l’autre

Délocalisation de la totalité de la fabrication de la Clio 5 vers la Turquie et la Slovénie, chute des volumes de production de la Micra… Face à l’inquiétude grandissante des salariés et au silence de la direction sur l’avenir du site, les représentants du personnel au Comité Social et Economique (CSE) de Renault Flins viennent de voter une expertise. Un cabinet d’experts sera chargé de faire un diagnostic du site et de ses perspectives industrielles. De quoi tirer la sonnette d’alarme, mais pas remplacer l’intervention des salariés pour défendre leur emploi.

Alerte à Yokohama

Après Renault, c’est Nissan qui vient d’émettre une alerte sur ses résultats depuis son siège de  Yokohama. Nissan prévoit toujours des bénéfices à la fin de son année fiscale, mais moins qu’espéré. En attendant, Renault vient d’engranger 233 millions d’euros venant de Nissan dans son résultat net du 3ème trimestre 2019. Pas mal pour une alerte.

Le salaire de la peur (de la grève)

Après une grève de 40 jours à General Motors, les constructeurs ont peur de l’émergence de conflits similaires. C’est pourquoi Ford a accepté un accord, quasi-identique à celui signé par le syndicat UAW avec GM, comprenant deux hausses annuelles de salaire de 3 % et un bonus de 9 000 $ pour les salariés à temps plein. Aux USA, les salariés de l’automobile, qu’ils travaillent pour Ford, GM ou Nissan, ont les mêmes problèmes : se mettre en grève tous ensemble permettrait d’obtenir bien plus.

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