Que leurs ennuis commencent !

Comme prévu, Macron a son Assemblée, même s’il doit en rabattre par rapport au raz-de-marée annoncé suite au premier tour des élections Législatives. De record, on retiendra surtout celui de l’abstention : déjà historique au premier tour (51,30 %), il est battu au second (57,36 %).

Bref, La République En Marche n’aura pas fait se déplacer les foules !

Bien loin d’une victoire populaire donc, le président « jupitérien » a surtout réussi à mettre en orbite dans les vieilles institutions sa (pas si) nouvelle écurie électorale. Entre les ex-PS ou LR devenus « marcheurs », ceux de la prétendue société civile qui doivent leur élection à Macron, et les alliés officiels du Modem, il dispose d’une majorité absolue de 348 députés pour lui permettre de mettre en œuvre son programme antisocial. Autant dire que le gouvernement Macron va avoir à sa botte une Assemblée bourgeoise décomplexée. C’était le but du jeu.

Mais l’abstention massive montre que la population n’est pas dupe. Si l’Assemblée macroniste compte s’asseoir sur le monde du travail, celui-ci pourrait bien, par ses mobilisations à venir, s’asseoir sur l’Assemblée et la présidence.

Là-haut, ils sont pressés

Derrière la comédie parlementaire se prépare l’offensive patronale. Maintenant que l’OPA « En Marche » est achevée, le PDG Emmanuel Macron et son conseil d’administration présidée par Édouard Philippe entendent lancer sans attendre la grande « restructuration » du pays au nom de la « compétitivité » (traduire : des profits patronaux).

Plus que jamais en marche, donc, pour les licenciements et les fermetures d’entreprises, comme à Engie, Ford, Tati, Mim, Vivarte, Whirlpool et bien d’autres. Il s’agit de systématiser les chantages à l’emploi, l’arbitraire patronal, avec baisse des salaires et suppressions d’effectifs, et de légaliser toutes les attaques contre ce qui reste des droits collectifs des travailleurs. C’est du moins ce qu’ils espèrent nous imposer.

La stratégie du choc

Pour commencer, en légiférant par ordonnances, Macron espère prendre de vitesse toute tentative d’organiser une mobilisation contre sa loi Travail 2.

Pour l’heure, il a même réussi à embarquer dans la comédie du « dialogue social » les responsables des confédérations syndicales comme Philippe Martinez, Jean-Claude Mailly ou Laurent Berger. Ce qui, heureusement, a suscité des réactions de mécontentement et d’opposition de la part de bon nombre de structures syndicales locales ou régionales et de militants d’entreprises, pour qui c’est la mise en ordre de bataille face à cette guerre sociale annoncée qui devrait être à l’ordre du jour.

Mais rien n’est joué

Non, rien n’est joué. La majorité absolue à l’Assemblée pourrait se révéler dérisoire face à une tout autre majorité… dans la rue et les grèves. C’est d’ailleurs ce que craignent certains conseillers de Macron, en évoquant qu’à force de postures « jupitériennes », le « débat » pourrait « se terminer dans la rue ».

À nous de confirmer leurs craintes. Les ordonnances et autres manipulations gouvernementales ne pèseront pas lourd si les travailleurs venaient à porter le « débat dans la rue », tout comme dans leurs bureaux et leurs ateliers.

Macron et ses godillots concoctent leur « stratégie du choc », celle de l’intimidation. Mais les travailleurs, qui font tout tourner dans ce pays, peuvent avoir leur propre stratégie, celle de la contre-offensive. Une grève généralisée sur toutes nos revendications pourrait réduire à l’impuissance et au ridicule ce gouvernement bien mal élu.

Nous n’en sommes pas là, mais cela se prépare. Par exemple, en ce lendemain du deuxième tour des législatives, lundi 19 juin, les rassemblements du Front social à Paris et dans plus d’une dizaine de villes, en ont marqué quelques premiers jalons.

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