Non à l’Europe des barbelés et des frontières

Jeudi dernier, 71 personnes étaient retrouvées à l’intérieur d’un camion abandonné sur le bord d’une autoroute autrichienne, mortes asphyxiées : 59 hommes, 8 femmes et 4 enfants, pour bon nombre d’entre elles probablement originaires de Syrie. Un autre camion a été intercepté le lendemain, toujours en Autriche, avec 26 personnes à bord, dont 3 jeunes enfants souffrant de déshydratation sévère… Les dirigeants européens pointent du doigt les « passeurs » criminels, qui ont ainsi abandonné ces migrants après leur avoir sans aucun doute extorqué des milliers d’euros.

Gouvernements européens responsables

Si profiter ainsi du désespoir de ces hommes et de ces femmes prêts à tout pour passer en Europe, est révoltant, c’est pourtant la politique de l’Union Européenne qui est responsable de ces drames. C’est la fermeture des frontières qui met tous ces réfugiés à la merci de ces trafiquants sans scrupule.

Cet été, les drames de l’immigration ont été incessants : naufrages en Méditerranée, asphyxie dans les cales des bateaux, décès sur le site d’Euro-tunnel à Calais, face à face entre migrants et policiers à Vintimille, intervention de l’armée macédonienne refoulant sans ménagement des milliers de réfugiés massés à sa frontière…

La seule réponse des pays européens face à tant de détresse humaine est de multiplier les contrôles, de dresser de nouvelles barrières et des murs. La Hongrie a ainsi achevé la construction d’une clôture de fils de fer barbelés, sur les 175 kilomètres de sa frontière avec la Serbie.
Contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, l’Europe n’est pas prise d’assaut, et pourrait facilement accueillir ces milliers de personnes fuyant la guerre.

Hollande n’a pas eu honte d’annoncer être prêt à accepter… 500 réfugiés par an !

Alors que 4 millions de Syriens sont réfugiés dans les pays voisins, dont la Turquie, le Liban et la Jordanie, l’Union Européenne n’a accepté que 40 000 demandes d’asile depuis 2013 (dont 30 000 pour la seule Allemagne). Pour un regroupement de pays développés comptant plus de 500 millions d’habitants, ce chiffre est dérisoire. Les seules discussions entre chefs d’État européens sont des chamailleries pour en accueillir le moins possible et reporter leur part sur le pays voisin.

Et les dirigeants slovaques se sont fait remarquer en annonçant être prêts à accueillir 200 réfugiés syriens… à condition qu’ils soient chrétiens et pas musulmans !

Mais ce sont tous les dirigeants européens qui singent les discours de l’extrême-droite et nourrissent tous les préjugés racistes et xénophobes.

Les ravages du capitalisme et de ses guerres

Ils veulent faire croire que la crise économique s’aggraverait avec l’ouverture des frontières. Rien n’est plus faux. Les profits des plus grands groupes se portent bien, et ce, à l’échelle internationale. Pour les capitalistes et les gouvernements à leur service, l’heure est aux profits sans frontières. Ils investissent et exploitent où bon leur semble, se mêlant des affaires internes à nombre de pays pauvres, ce qui engendre des guerres civiles, comme en Syrie, Libye, Irak ou Afghanistan.

C’est leur âpreté aux gains, leur course aux matières premières, qui causent les guerres que fuient actuellement les migrants. La planète regorge de richesses, plus qu’il n’en faudrait pour permettre à chacun de vivre dignement. Mais elles sont accaparées par une minorité. C’est cette minorité qui tente aujourd’hui de monter les travailleurs les uns contre les autres. Pour un système débarrassé du capitalisme et de ses frontières, la solidarité entre exploités s’impose !

 

Éditorial des bulletins d’entreprise du 31 aout 2015

 

 

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