Pour une Europe des travailleurs

À la veille des élections européennes, on nous serine qu’il n’y aurait que deux choix : sanctionner Macron en votant pour la liste la plus susceptible, d’après les sondages, de faire passer le parti présidentiel en seconde position, ou voter pour la liste d’Emmanuel Macron par peur de Marine Le Pen. Choisir la peste contre le choléra ou l’inverse, comme à chaque élection.

Sanctionner la politique de Macron, cela fait six mois que de nombreux salariés, retraités ou chômeurs le font, avec ou sans gilet jaune, en occupant des ronds-points, en manifestant le 1er mai ou les samedis, ou en faisant grève. Alors puisqu’on nous demande notre avis dimanche prochain, autant voter pour une liste qui exprime le plus ce que nous ressentons et qui représente notre camp. C’est le seul vote utile.

Les vrais démagogues

L’extrême droite se sent le vent en poupe et a fait sa grand-messe à Milan autour de Salvini et de Le Pen. Leur programme commun ? S’en prendre aux immigrés, aux plus précaires, pour mieux diviser les travailleurs et épargner ceux qui possèdent le pouvoir économique et sont responsables du chômage, de la précarité et des bas salaires.

Manque de chance un de leur bande, le vice‑chancelier autrichien Strache, membre du FPÖ, ce parti créé par d’anciens nazis, vient de se faire prendre la main dans le sac à proposer des marchés publics contre des pots de vin. Ces politiciens soi-disant « antisystème » ressemblent à tous les autres dès qu’ils sont aux affaires.

Les faux progressistes

Face à cette extrême droite, Nathalie Loiseau et Emmanuel Macron se présentent comme des « progressistes », défenseurs de l’idée européenne contre le nationalisme qui mène à la guerre. Mais difficile de faire oublier la guerre sociale qu’ils mènent contre les travailleurs et les pauvres.

Les agents de la Fonction publique le savent bien, eux qui ne connaissent que les salaires gelés, les suppressions de postes et la généralisation des contrats précaires. D’où la grève actuelle dans les urgences des hôpitaux. Et c’est aussi face au manque de moyens, que va encore aggraver la réforme de l’Éducation du ministre Blanquer, que beaucoup d’enseignants se sont mobilisés. La politique de Macron, c’est tout pour les riches et les grandes entreprises, de Ford à PSA en passant par Carrefour ou Auchan, qui ont les mains libres pour détruire des emplois en fermant magasins et usines.

A chacun ses boucs émissaires

L’Europe de Macron, c’est une Europe des barbelés, avec ses milliers de morts en Méditerranée pour la seule raison qu’ils fuient la misère, la guerre ou l’oppression. Pas bien différente de celle que prône Marine Le Pen, qui agite la peur de l’étranger pour arriver au pouvoir.

Et ceux qui accusent l’Europe de tous les maux pour masquer la responsabilité d’une bourgeoisie bien française dans la hausse des inégalités sociales sont autant que Macron au service de celle-ci. Le souverainisme est un leurre qui masque cette lutte de classe entre riches et pauvres, entre patrons et salariés qui façonne notre monde, et qui se joue autant à l’intérieur des frontières nationales.

Votez Lutte Ouvrière

L’élection européenne du 26 mai ne va pas changer notre vie. Ce sont nos mobilisations, surtout si elles se généralisent, qui pourront battre la politique de Macron et de ceux qui ne rêvent que de le remplacer. Mais cette élection peut permettre d’exprimer son rejet des inégalités et des idées réactionnaires. Alors votons pour une liste qui se place sans ambiguïté dans le camp des travailleurs, révolutionnaire et internationaliste. Votons pour la liste de Lutte Ouvrière, conduite par Nathalie Arthaud et Jean-Pierre Mercier, et soutenue par le NPA d’Olivier Besancenot et de Philippe Poutou.

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