Les attentats du 13 novembre à Paris, commandités par Daech, ont tué aveuglement 130 personnes et fait plus de 300 blessés. Depuis, un autre groupe terroriste islamiste a fait 19 morts à Bamako, capitale du Mali, tandis que Bruxelles vit depuis plusieurs jours en état de siège, sous la menace d’un attentat. Nombreux sont ceux qui, en France et dans le monde entier, ont tenu à exprimer émotion et solidarité avec les proches des victimes de ces actes barbares qui ne peuvent que soulever horreur et indignation.
Récemment, Daech a aussi fait 224 morts dans l’explosion d’un avion russe et, jeudi 12 novembre, 43 morts à Beyrouth. Sans compter que les premières victimes de Daech sont les populations musulmanes forcées de vivre sous sa dictature.
Bachar El-Assad, quant à lui, a fait libérer des prisons syriennes des islamistes (et des truands) afin d’écraser le début de révolution populaire en 2011. Et bien qu’il ait bombardé sa population, les grandes puissances sont en train de se rabibocher avec lui.
« Nous avons multiplié les foyers de terrorisme »
Mais les terroristes sont aussi les enfants des puissances occidentales qui, pour maintenir leur ordre, ont favorisé les courants intégristes. En 2001 « il y avait un foyer de terrorisme. Aujourd’hui il y en a une quinzaine. Nous les avons multipliés », explique De Villepin, ex-ministre des Affaires étrangères de Chirac, un spécialiste !
Car derrière les dictatures, derrière les bombardements en Syrie et en Irak (et ses nombreuses victimes civiles), il y a la volonté des grandes puissances de maintenir les peuples dans la servitude, au Moyen-Orient riche en pétrole comme dans le monde entier. Vendredi 13 novembre, cette barbarie nous a rattrapés.
Des lois d’exception utilisées aussi contre les travailleurs
Hollande a instauré l’état d’urgence pour trois mois. Il a annoncé 600 millions de rallonge budgétaire pour recruter des milliers de policiers, de gardiens de prison, de douaniers et de militaires. Et, si Hollande a félicité les personnels hospitaliers pour leur mobilisation au secours des blessés, il n’a pas renoncé à supprimer 22 000 emplois hospitaliers ! Le « pacte de sécurité » ne vaut pas pour la santé.
Ni pour les travailleurs en général. On assiste à la poursuite des suppressions d’emplois, à la remise en cause du code du travail, aux attaques sur les retraites…. Et pas question de protester ! Le gouvernement a interdit les manifestations, lors de la COP 21 comme les manifestations syndicales. Heureusement, des militants associatifs et d’extrême gauche ont bravé l’interdiction de la manifestation de solidarité avec les migrants dimanche dernier à Paris. Et d’autres braveront l’interdiction lors de la COP21.
Continuer à vivre… et à manifester
Hollande nous invite à vivre comme avant, à aller au spectacle ou au bistrot pour montrer que les terroristes n’ont pas gagné. Alors oui, continuons à vivre, mais continuons aussi à revendiquer, à lutter, à faire grève, à manifester ! Pour montrer à tous ces politiciens, de Droite, de Gauche et d’Extrême droite et au Medef, qu’eux non plus n’ont pas gagné.
Éditorial des bulletins d’entreprise du 23 novembre 2015