SFR, Alstom, Philips, Logo… : De la loi travail à la loi chômage

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Samedi dernier à Belfort, avec l’opération « ville morte », toute la population a exprimé sa solidarité avec les salariés du groupe Alstom dont la direction a annoncé la fermeture du site. Les commerçants ont baissé leur rideau en soutien aux « Alsthommes » tout en dénonçant les ravages d’une telle fermeture pour la ville. Mais c’est partout dans le pays que les plans de suppressions d’emplois se succèdent : chez SFR, Philips, Servier, Gefco, HSBC et tant d’autres.

Le patronat à l’offensive

Dernière annonce en date : les 220 salariés du lunetier Logo, dans le Jura, sont menacés de licenciement depuis la décision de LVMH de ne plus leur passer de commandes. LVMH, multinationale spécialisée dans le luxe, ne rencontre bien évidemment aucune difficulté économique, mais recherche des sous‑traitants toujours moins chers.

C’est la même chose pour Alstom : avec un carnet de commandes de 30 milliards d’euros et des contrats décrochés partout dans le monde, le groupe est florissant.

En réalité, après avoir été confronté à quatre mois de mobilisations contre la loi Travail, le patronat repasse à l’offensive. En fermant un site emblématique, Alstom met la pression sur tous les travailleurs du groupe pour bien leur faire comprendre qu’ils sont tous menacés.

Rien à attendre du gouvernement

L’annonce d’Alstom a fourni au gouvernement l’occasion de se mettre en scène. Comme si les travailleurs avaient quelque chose à attendre de ceux qui ont cautionné la fermeture de l’usine PSA d’Aulnay ou des hauts fourneaux de Florange après avoir clamé que c’était intolérable ! La prétendue « solution industrielle » du gouvernement, c’est d’arroser toujours plus les capitalistes d’argent public, pas de défendre l’intérêt public.

Le leurre des nationalisations… et du nationalisme !

Comme la présidentielle n’est pas loin, tous ceux qui espèrent récupérer la place encore chaude y vont de leur démagogie nationaliste. À commencer par Marion Maréchal-Le Pen, dont l’injonction à la SNCF de ne pas commander au groupe canadien Bombardier des trains TER, mais d’acheter franco‑français, conduirait par exemple à fermer l’usine de Crespin dans le Nord, où 2 000 salariés de Bombardier produisent les trains en question !

Dans une économie mondialisée, les capitalistes ont compris que leur seule patrie était leur portefeuille. Mais on voudrait leurrer les travailleurs avec les vertus du « patriotisme économique ».

Mélenchon, lui, ne veut pas que le gouvernement « prive la France de conglomérats puissants, fleurons technologiques et industriels ». C’est pourquoi il préconise la nationalisation d’Alstom. Mais les nationalisations n’ont jamais mis un frein aux suppressions d’emplois. Les capitalistes ne sont du reste pas contre, du moment qu’elles consistent à renflouer des entreprises grâce à l’argent de l’État, pour ensuite les privatiser lorsqu’elles sont à nouveau rentables.

Les licencieurs, les destructeurs d’emplois, ne reculeront que face à la force des travailleurs

Il est donc urgent de se coordonner face aux attaques, dans tous les secteurs concernés par les suppressions d’emplois. Y compris dans les services publics comme la Poste, les hôpitaux ou la SNCF.

Les 9 000 salariés d’Alstom sont appelés ce mardi à la grève et à se retrouver à Saint-Ouen, au siège du groupe. Il y aura d’autres occasions de se rassembler et de faire converger nos luttes, face à une situation qui concerne de fait l’ensemble des salariés.
La classe ouvrière doit reprendre l’offensive débutée au printemps dernier contre la loi travail. Nous n’avons pas gagné la première manche, mais une deuxième manche se profile, pour imposer notre droit à vivre dignement.

 

Éditorial des bulletins d’entreprise du 26 septembre 2016

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