Malgré ses postures, le gouvernement Macron n’en mène pas large face aux colères qui éclatent dans de nombreux secteurs, et qui sur le fond rejoignent celle des cheminots, aussi bien en matière de baisse de moyens, d’effectifs, de salaires que de conditions de travail. Alors, pour « gagner la bataille de l’opinion », comme disent les médias, Macron a appelé à la rescousse Nicolas Hulot, lequel s’est payé le ridicule de plaider la cause gouvernementale dans le Journal du Dimanche… pendant que le gouvernement envoyait 2 500 gendarmes et autres militaires investir la ZAD de Notre-Dame-des-Landes pour en déloger 100 cultivateurs écolos qui y font pousser des légumes et y fabriquent leur pain depuis 9 ans !
La semaine dernière, Macron a rencontré quelques déboires à Rouen, arrivé sous les huées et les sifflets d’un comité d’accueil composé de cheminots, d’agents municipaux, de retraités et d’étudiants, puis des personnels hospitaliers du CHU. Tout ce qu’il a trouvé à expliquer, c’est qu’il « n’y a pas d’argent magique », selon lui… Son arrogance s’est encore illustrée le soir même à Saint-Denis, où il est venu écouter un concert privé dans la très chic école de la Légion d’Honneur, en refusant de venir écouter parents, professeurs et lycéens de Seine Saint Denis qui l’attendaient. Là non plus, les moyens supplémentaires indispensables aux banlieues démunies ne sont pas d’actualité pour le gouvernement.
La population n’est pas dupe
Ce gouvernement au service des plus riches, pour lesquels l’« argent magique » coule à flot, mécontente toujours plus les salariés et leurs familles. En complet décalage, volontaire et assumé, il affiche son mépris pour ce que nous affrontons au quotidien, tout comme il affiche son mépris pour les grévistes de la SNCF et des autres secteurs actuellement en lutte.
Il prétend que la fin du statut cheminot améliorerait la qualité du transport ferroviaire, mais la population n’est pas dupe. Ce qu’il faut, au lieu de s’en prendre aux salariés, c’est investir dans l’ensemble des services publics, faire les travaux d’entretien nécessaires, recruter du personnel, dans les transports, la santé, l’éducation, entre autres.
Le mouvement de grève très massif à la SNCF rencontre bien des sympathies et pourrait rallier d’autres luttes actuellement en cours : dans les Ehpad (maisons de retraite médicalisées), les hôpitaux, les bureaux de poste, les déchetteries, les universités, à Air France, Carrefour… Cette crainte de voir les luttes s’étendre et converger est bien présente à l’esprit du gouvernement.
Tous ensemble, notre seul moyen de gagner
L’inquiétude de Macron pourrait bien se concrétiser du côté des étudiants, dont les assemblées générales ont passé un cap la semaine passée. À l’université de Nanterre, où s’est tenue une coordination nationale des facs en lutte ce week end, malgré l’interdiction de la présidence, les CRS ont déboulé lundi pour tenter d’évacuer les étudiants. Des matraques contre une jeunesse qui rêve d’un autre avenir que le chômage et les boulots précaires, c’est la seule perspective de ce gouvernement.
Oui, l’heure est à la convergence des luttes, des revendications de salaire et d’embauches pour en finir avec des conditions de travail dégradées. Une convergence débouchant sur une grève générale qui serait la seule chose que Macron et ses donneurs d’ordre du patronat n’auraient pas volée.
Non seulement cette grève générale est aujourd’hui possible, mais elle représente en réalité la seule peur du gouvernement, et pour le camp des salariés, notre seul moyen de gagner.