Depuis un mois, les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs gouvernements latino-américains réactionnaires font pression pour mettre à bas le régime de Maduro. C’est avec le soutien de Trump, mais aussi de Macron, qu’un député de l’opposition vénézuélienne, Juan Guaidó, s’est auto-proclamé président à la place de Nicolas Maduro. Tout cela au nom de la démocratie ? Le Venezuela n’est pas moins démocratique que l’Arabe saoudite, alliée des USA ou de La France. Guaidó est surtout l’homme des Etats-Unis, et promet de privatiser le secteur pétrolier.
Ce week-end, des convois d’aide humanitaire venus de Colombie et du Brésil ont été bloqués aux frontières par l’armée du Venezuela. Un blocus qui répond à celui des Etats-Unis aux conséquences bien plus graves, et qui vise à renverser Maduro en aggravant la crise économique.
Pourtant le régime de Maduro, comme celui de Chavez avant lui, n’a rien de socialiste. C’est avec l’appui d’une large partie de l’armée que l’officier Hugo Chavez avait été élu, en 1998, président d’un pays en pleine crise économique et sociale. La montée du cours du pétrole dans les années qui ont suivi avait permis à son régime de prendre quelques mesures sociales. Si cela marchait sur les pieds d’une fraction de la grande bourgeoisie vénézuélienne, la plus liée aux États-Unis, il n’était pas question pour Chavez de toucher aux banques et aux hommes d’affaires.
Mais l’effondrement du cours du pétrole a ruiné l’économie vénézuélienne et plongé la population dans la misère. La corruption du régime a limé sa popularité. C’était l’occasion rêvée pour les États-Unis de se débarrasser d’un régime qu’ils ne jugent pas assez docile à leurs intérêts, alors que le Venezuela possède 20 % des réserves mondiales de pétrole. La Chine et la Russie, qui lorgnent aussi sur le pétrole vénézuélien, soutiennent pour l’instant Maduro. Trump se dit prêt à une intervention militaire.
La population vénézuélienne est prise en otage. Pour ne pas être un pion dans le jeu des grandes puissances et des démagogues, celle-ci a tout intérêt à se méfier de ses sauveurs.
Non à l’antisémitisme et à son instrumentalisation
Depuis l’agression antisémite contre Alain Finkielkraut, le gouvernement et les responsables politiques de divers bords s’en sont donné à cœur joie pour calomnier le mouvement des Gilets jaunes. Histoire de remiser aux oubliettes les revendications sur la justice sociale, la remise en place de l’ISF ou le pouvoir d’achat.
Pendant plus d’une semaine, tous les représentants du gouvernement ont mené la charge. Ils étaient bien aidés en cela par les entrepreneurs de la haine et garants de l’ordre social, tels Soral et Dieudonné, comme par leurs comparses d’extrême droite qui tentent de diffuser leurs idées nauséabondes dans les rassemblements de Gilets jaunes. Mais ces ennemis de classe sont minoritaires dans les manifestations. Ils se font chasser des cortèges, comme ce fut le cas par exemple à Lyon il y a deux semaines, et hués dans beaucoup d’assemblées. Samedi dernier, de nombreuses banderoles dénonçaient le racisme et l’antisémitisme tout au long des défilés.
Qui fait le lit du racisme ?
Quant à Emmanuel Macron, il est mal placé pour faire profession de foi antiraciste, lui qui mène une politique anti-migrants. Il en a profité pour amalgamer antisémitisme et antisionisme, et tenter de discréditer ainsi toute critique de la politique d’Israël, notamment la colonisation planifiée des territoires palestiniens : une politique qui nourrit le poison de l’antisémitisme.
Un jaune qui ne pâlit pas
Face à de telles accusations, on promettait aux Gilets jaunes la démobilisation. Mais force est de constater que le nombre de manifestants a augmenté samedi dernier.
Toujours ébranlé par une mobilisation qui ne veut pas finir, le gouvernement tente de calomnier ceux qui luttent. Face à une telle hypocrisie, les Gilets jaunes ont été nombreux à condamner tous les préjugés, la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme.
Après trois mois de lutte, ce sont bien les thèmes de justice sociale, de salaires et de partage des richesses qui sont pour eux prioritaires. N’en déplaise aux plus riches, à ceux qui tiennent à leurs privilèges, et à ceux qui les représentent.