Le programme de Philippe Poutou, ouvrier chez Ford près de Bordeaux, c’est d’abord un ensemble de mesures d’urgence pour le monde du travail. Car il y a urgence à arrêter l’hémorragie des emplois. Il faut tout de suite interdire les licenciements. Il y a urgence à augmenter les revenus de tous. Le Smic à 1 800 euros net par mois, 300 € d’augmentation des salaires pour tous, c’est un minimum !
Comment faire ?
Pas de mystère : les moyens ne manquent pas, il faut prendre sur les profits des patrons, des grands groupes capitalistes. Rien d’utopique là-dedans. La fortune totale des milliardaires français a augmenté de 21 % en un an. Le gouvernement Hollande a offert des dizaines de milliards d’euros pour « aider les entreprises » au titre du CICE. Les groupes du CAC 40 ont distribué 55 milliards de dividendes à leurs actionnaires.
Il y a urgence à partager le travail entre tous. Il est intolérable que certains s’usent au travail, alors que d’autres sont contraints à l’inactivité et n’ont pas de quoi vivre.
Il est inadmissible que des jeunes galèrent alors que les plus anciens doivent continuer à travailler bien au-delà de 60 ans pour pouvoir avoir accès à une retraite à peine correcte. Oui, il faut revenir sur les réformes des retraites des gouvernements successifs.
Le programme défendu par Philippe Poutou, c’est la défense des intérêts du monde du travail, des salariés, des chômeurs, des retraités contre les capitalistes et tous les politiciens qui les servent. Ces derniers s’émeuvent qu’un ouvrier fasse entendre sa voix dans cette élection où auraient leur place uniquement des candidats du sérail, tous habillés des mêmes costumes lors des débats télévisés.
Bousculons leur cirque électoral !
Voter Philippe Poutou, c’est voter contre la droite qui veut supprimer des emplois publics, aux dépens de la santé, de l’éducation, alors qu’ils n’ont pas hésité à se servir dans les caisses publiques.
Mais c’est aussi voter contre la gauche qui au gouvernement a mené les mêmes politiques en faveur des patrons, comme Hollande avec sa loi travail.
C’est ne pas se tirer une balle dans le pied en votant pour Marine Le Pen, candidate aussi bourgeoise que les autres, et qui, bien loin de défendre le peuple, cherche à diviser les travailleurs au plus grand profit des puissants. C’est affirmer, au contraire, que notre ennemi, ce ne sont ni les travailleurs immigrés ni les réfugiés, mais les actionnaires.
Face au repli nationaliste, il faut exiger la liberté de circulation, l’ouverture des frontières.
Contre les politiques guerrières menés pour les rois du pétrole, il faut affirmer la solidarité entre les peuples, l’internationalisme ouvrier.
Voter Philippe Poutou, c’est affirmer que notre avenir sera d’abord celui de nos luttes collectives, le seul moyen réel de changer la donne. Que nous ne sommes pas résignés. C’est faire entendre la voix du monde du travail et de sa révolte, et de ses indispensables combats à venir.